Reportage. « Restez groupés ! », « Qui veut un sandwich ? » Dans un bus affrété par Paris 2024, l’ambiance est à la sortie scolaire ce mercredi 3 juillet 2024. A la nuit tombée, l’autocar conduit une trentaine de journalistes triés sur le volet et un peu décontenancés dans un “lieu secret” où se déroulent actuellement les répétitions de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques. Interdiction formelle d’en parler, même sous la torture. Après une heure de trajet sans bandeau sur les yeux et vers le Sud francilien, le bus entre enfin dans un somptueux complexe équestre de 46 hectares.
Dans un des champs du domaine Thomas Jolly s’active. Le directeur artistique des Jeux de Paris 2024 travaille ici depuis six jours sur la chorégraphie. L’espace, en extérieur, est fidèle à la superficie du Stade de France (Saint-Denis) où aura lieu le show le 11 août prochain. Le décor n’est pas encore totalement déployé et les costumes sont encore aux ateliers. Quant à la musique, elle est jouée directement dans les écouteurs de la centaine de danseurs, cela pour éviter de perturber les chevaux, mais également de perturber le voisinage et d’attirer d’éventuels curieux.
L’enjeu commercial
« Ce que vous vous apprêtez à voir n’est pas le rendu final » prévient avec hésitation Thomas Jolly. Mais alors pourquoi mettre la presse dans la confidence à quelques jours de la représentation officielle ? « C’est pour donner un petit aperçu… et parler d’autre chose que la cérémonie d’ouverture » répond le directeur artistique. « Pour valoriser le travail de Thomas Jolly et donner du grain à moudre aux médias » explique le service communication de Paris 2024. Interrogé par SportBusiness.Club, le Président du comité d’organisation des Jeux Tony Estanguet évoque quant à lui, avec malice, l’enjeu de billetterie : « Si cet aperçu peut vous donner l’idée de relayer le fait qu’il reste des places disponibles pour assister à cette cérémonie de clôture… »
Et des billets à la vente, il en reste encore beaucoup sur la plateforme de Paris 2024 ! Selon nos observations, seules les places à 45 euros, les plus abordables, ont été écoulées. Pour assister à cette fête au Stade de France le 11 aout 2024, il faut désormais débourser à minima 250 euros (catégorie D) et jusqu’à 1 600 euros pour les meilleurs emplacements. Le COJO semble donc compter sur les médias pour diffuser les quelques images des répétitions lesquelles donneront avec un peu de chance envie au grand public de passer à l’acte d’achat.
Cette petite escapade au grand air s’apparente à une savante opération de communication où tous les mots étaient pesés. Ceux des acrobates compris. Après un extrait scénique de quatre minutes devant les médias, quatre des danseurs se présentent aux journalistes. Mais avant cela, dans la nuit et la fraicheur d’un soir de juillet, le quatuor a le droit à un briefing du service presse du Cojo. Par conséquent, les discours sont lissés et les réponses finissent par tendre vers l’inévitable : « Je préfère ne pas répondre à cette question ». Finalement pour en savoir plus… achetez vos places.
Titouan Laurent
© SportBusiness.Club Juillet 2024
