Moins de cinq ans avant les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030 dans les Alpes, l’Agence Nationale du Sport (ANS) a présenté mardi 18 novembre 2025 sa feuille de route 2025-2032, “Ambition Bleue” destinée à “consolider la puissance sportive” de la France. Forte des résultats de Paris 2024, où les tricolores ont décroché 64 médailles olympiques et 75 paralympiques, l’agence estime que la dynamique enclenchée doit être amplifiée. Tout en saluant des objectifs “atteints, voire dépassés”, elle pointe une marge de progression et fixe l’ambition d’installer durablement la France dans le Top 5 mondial d’ici 2032.
Cette trajectoire s’appuie sur un renforcement de la performance avec une meilleure détection dans les disciplines à fort potentiel, un investissement accru dans la formation des jeunes talents et la poursuite de la professionnalisation du secteur paralympique. L’ANS souhaite aussi offrir dès les Jeux de Milan-Cortina 2026 un accompagnement minimal de 20 000 euros annuels pour chaque athlète sélectionné, en additionnant salaires, aides publiques et partenariats. La ministre des Sports, Marina Ferrari, appelle à capitaliser sur “une culture de la performance désormais ancrée”.
Trouver des moyens
Cette ambition suppose toutefois des moyens consolidés. L’ANS prévient que la continuité des succès dépendra du maintien de son budget, fixé à environ 400 millions d’euros, et de sa capacité à attirer mécènes et partenaires privés. L’agence défend également le modèle mis en place depuis 2019, associant État, collectivités, mouvement sportif et entreprises. Mais son périmètre pourrait évoluer : un rapport récent de l’inspection générale interroge ses missions et a été transmis à la ministre.
Marie-Amélie Le Fur, présidente de l’ANS, reconnaît des progrès contrastés. Si le modèle de haute performance a “réussi Paris 2024”, le développement de la pratique sportive a moins avancé. L’ex-championne paralympique souhaite définir une stratégie clarifiée d’ici mars prochain, quitte à réduire l’intervention de l’agence sur certains champs pour “être toujours plus dans l’impact”. L’enjeu est désormais d’ajuster le rôle de l’ANS sans casser l’élan acquis depuis 2020.
© SportBusiness.Club – Novembre 2025