2 décembre 2025

Temps de lecture : 2 min

Football. Lorient avance vers la multipropriété

Le FC Lorient se dirige vers une prise de contrôle complète par Black Knight Football Club, reflet d’un modèle devenu fréquent dans un football français toujours plus inégalitaire.

Fondé en 1926, le FC Lorient s’apprête à basculer dans la multipropriété. Mi-novembre 20205, Loïc Féry, président et actionnaire majoritaire, a annoncé vouloir céder ses 60% au groupe américain Black Knight Football Club, déjà détenteur de 40% du capital depuis 2023. Une évolution jugée logique par plusieurs économistes interrogés par l’AFP. Pour Jérémie Bastien, maître de conférences en économie à l’Université de Reims et membre de la commission fédérale de la DNCG, « malheureusement, intégrer une structure de multipropriété est une fatalité pour un très grand nombre de clubs français ». Il pointe les droits télé incertains et des partenaires plus prudents comme facteurs déterminants.

Ce phénomène dépasse la Ligue 1 et s’inscrit dans une dynamique européenne. Même en Premier League, la multipropriété progresse. En France, l’écart budgétaire ne cesse de s’accentuer. « Cette année, c’est la première fois qu’il y a une telle discontinuité,» observe Luc Arrondel, chercheur au CNRS. Il évoque le duo Marseille/PSG, un groupe d’équipes intermédiaires (Monaco, Lille, Lyon, Rennes, Strasbourg, Nice), puis une majorité de clubs autour des 60 millions d’euros de budget. « Il n’y a que Lens qui s’en sort très bien avec un budget limité,» souligne-t-il. Dans ce contexte, les Merlus cherchent une stabilité financière et une place dans un écosystème où les moyens conditionnent l’ambition sportive.

Une pyramide de clubs

Les inquiétudes demeurent toutefois fortes sur la place réelle qu’occuperait Lorient dans la galaxie créée par Bill Foley. Déjà propriétaire de Bournemouth et de Moreirense, actionnaire du HNK Rijeka et en prospection en Scandinavie et en Belgique, l’Américain assume sa stratégie : bâtir une pyramide de clubs au service d’un projet central. « Un club uruguayen peut fournir un club belge, qui peut fournir un club français… Et Bournemouth sera au sommet,» expliquait-il dans The Athletic. Les transferts récents de Dango Ouattara et Eli Jr Kroupi vers Bournemouth nourrissent cette crainte de voir Lorient devenir une simple étape dans un parcours balisé.

Pour autant, quelques signaux tempèrent ces réserves. « BKFC est déjà dans la structure du capital. Ce n’est pas un inconnu et il va viser un développement de Lorient,» note Jérémie Bastien. Luc Arrondel estime que ce modèle peut parfois bénéficier au club, selon le niveau d’investissement consenti. Les exemples de réussite restent rares : Strasbourg, dans l’écosystème BlueCo, fait figure d’exception. La trajectoire lorientaise dépendra donc du degré d’autonomie accordé et de la volonté réelle de Foley d’inscrire le FCL dans un projet sportif cohérent. (Avec AFP)

© SportBusiness.Club – Novembre 2025

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