Le Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 dévoilera un boni final bien plus important que prévu. Les dirigeants affirment que c'est le fruit d'une gestion parfaitement maîtrisée.
Finalement, ce ne sont pas 26,8 millions d’euros de boni que Paris 2024 laissera, mais presque trois fois plus. Mardi 17 juin 2025, lors du dernier Conseil d’administration du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojo), le directeur financier Fabrice Lacroix annoncera un excédent de 76 millions d’euros ! L’un des derniers cadres encore en poste boucle les comptes avant que l’association ne soit transmise à un liquidateur.
« Nous avions un double objectif : réussir des Jeux spectaculaires et équilibrer le budget, rappelle Tony Estanguet, ancien président du Cojo. Même s’il reste encore quelques ajustements à faire, je dois dire que nous sommes particulièrement contents et fiers d’annoncer ce niveau de boni. C’est une excellente nouvelle, car cet argent servira au sport. C’est un héritage concret. »
La répartition du bénéfice est déjà fixée depuis 2017 dans le Contrat de Ville Hôte. Le CNOSF et le CIO recevront chacun 20%, soit environ 15,2 millions d’euros. Les 60% restants, soit 45,6 millions, seront versés au Fonds de dotation de Paris 2024, cogéré par l’État, la Ville de Paris, la Métropole du Grand Paris, la Région Île-de-France, le Département de Seine-Saint-Denis, le CNOSF et le CPSF.
Près 4,5 milliards d’euros de recettes
Ce fonds servira à financer trois priorités : entretenir les installations héritées, prolonger les programmes sportifs lancés avec les Jeux, comme le programme “savoir nager” et soutenir les athlètes français. Une première enveloppe de 5 millions d’euros a déjà été votée pour financer le retour de la vasque olympique aux Tuileries, en partie financée aussi par EDF. L’argent de Paris 2024 ne pourra pas aller directement aux Jeux d’hiver des Alpes 2030.
Ce résultat positif est, selon les dirigeants de Paris 2024, le fruit d’une gestion stricte. Le budget final du Comité d’organisation atteint 4,494 milliards d’euros en recettes pour 4,418 milliards de dépenses. Soit un excédent de 76 millions et 1,7% de marge. « Les revenus ont, par rapport au budget initial, progressé de 18%, les dépenses de 16%,» détaille Fabrice Lacroix.
Peu de risque de gros conflits
Pourquoi ce boni a-t-il triplé en six mois ? « On nous avait recommandé d’anticiper des litiges avec des provisions importantes. Mais comme tous les contrats avaient été très bien gérés et que nous avions pris le temps pour les conclure juridiquement, ces sommes n’ont pas été utilisées», explique Tony Estanguet. Du coup, quelques autres surprises financières pourraient apparaître à la clôture définitive des comptes.
Fabrice Lacroix assure que l’enveloppe de provisions laissée au liquidateur, le cabinet BTSG “sera la moins consommée possible”, ce qui écarterait donc le risque de gros conflits, comme celui avec GL Events qui aurait réclamé une rallonge de 30 millions d’euros. Les dirigeants de Paris 2024 sont confiants et affirment que 76 millions d’euros de bénéfices seraient même un minimum. Une bonne nouvelle quand, le 30 juin 2025, le dernier fermera définitivement la porte des locaux du Cojo.
Le cabinet BTSG, chargé de liquider l’association, recevra une enveloppe de provisions minimale. Aucun gros contentieux ne semble devoir remettre en cause l’équilibre, malgré la réclamation de 30 millions d’euros de GL Events. Les dirigeants sont confiants : les 76 millions pourraient même être dépassés. Le 30 juin 2025, le dernier collaborateur de Paris 2024 qui fermera définitivement les portes du Cojo le fera en parfaite sérénité.
