Souvent fantasmée, la figure de l’agent de joueur est au cœur du foot-business, personnage clé, parfois central, des débats autour des transferts et les salaires dans le monde du ballon rond. Toutefois, derrière les projecteurs et certains clichés, des agences professionnelles et structurées œuvrent dans l’ombre.
En France, Classico, fondée en 2011 par Jonathan Maarek, s’impose ainsi discrètement comme un acteur central de cet univers. Forte d’une quarantaine de joueurs et entraîneurs au sein de son portefeuille, l’enseigne accompagne notamment Mamadou Sarr, le nouveau défenseur de Chelsea (Angleterre), ou Habib Baye, le coach du Stade Rennais. Elle affirme être l’agence la plus représentée en Ligue 1, et a travaillé sur plus de 400 transferts dans 50 pays différents depuis son lancement.
“Une agence dans l’agence”
Seul son fondateur, titulaire d’un Master 2 spécialisé en Droit du Sport, dispose d’une licence d’agent FFF (Fédération Française de Football). Les dix-neuf autres collaborateurs de Classico agissent en qualité de conseiller et ne peuvent pas, donc, intervenir directement sur les transferts. Leur travail est d’accompagner les joueurs sur leur gestion des réseaux sociaux, la création de contenus autour de leur image ou leur contrat d’équipementier et de sponsoring.
« Classico est une agence dans l’agence, décrit Amezienne Rehaz, responsable communication chez Classico. Nous travaillons à 360°, comme une véritable agence marketing. Quand nous accompagnons un joueur c’est de A à Z. Notre ambition est d’éduquer, de faire de nos joueurs de football des hommes hors du commun et de supers athlètes. La concurrence entre agences est rude. Nous signons les joueurs de plus en plus jeune pour créer une vraie relation avec eux et leur entourage. »
Lobbying assumé
En parallèle de ses activités commerciales, la structure a développé une fondation. L’initiative, inspirée des activités du footballeur anglais Marcus Rashford, est inédite sur le marché français. A travers ce dispositif, Classico et les joueurs représentés créent des opérations dans les hôpitaux, organisent des tournois destinés aux jeunes, dont les vainqueurs remportent des voyages à l’étranger. De quoi, estime-t-on chez Classico, faire de ,leurs footballeurs des hommes engagés et donc plus attractifs.
Pour mener à bien ses objectifs, l’agence n’hésite pas à cajoler ses relations avec les journalistes et personnalités influentes du football. « J’ai tendance à dire qu’on ne fait pas de relation presse mais bel et bien du lobbying, assume Amezienne Rehaz. Ce n’est pas un gros mot. Il nous arrive de mettre en place des stratégies de communication pour qu’un de nos joueurs puissent obtenir une première sélection en équipe nationale ce qui fera grimper sa notoriété, sa visibilité et sa valeur. Mais, les journalistes ne sont pas dupes non plus : si le joueur n’est pas bon sur le terrain cela va être difficile. Nous ne sommes pas des magiciens. »
Titouan Laurent
© SportBusiness.Club – Juin 2025
