8 avril 2025

Temps de lecture : 3 min

Communauté, coaching personnalisé et IA : la bataille des applis de running

Business. Sur la ligne de départ du Schneider Electric Marathon de Paris 2025, ce dimanche 13 avril, rares seront les coureurs à s’être préparés sans l’aide d’une application. Avec 135 millions d’utilisateurs actifs l’an passé, Strava est le symbole de ce phénomène. Devenue depuis 2009 le partenaire incontournable des coureurs, la plateforme communautaire où l’on partage ses exploits sportifs a enregistré une hausse de 52% du nombre de clubs de course à pied en 2024, rien qu’en France.

Avant de partager leurs performances sur Strava, les coureurs doivent s’entraîner. Certains utilisent les plans payants de l’application, d’autres font appel à des sociétés de coaching en ligne, dont le nombre ne cesse de croître ces dernières années. En France, la jeune pousse Campus Coach fait figure de référence dans le secteur. Après cinq ans d’existence, l’application est fournisseur officiel du Marathon de Paris 2025. Dimanche matin, un participant sur dix se sera entraîné avec les séances de coaching de la plateforme, dont l’abonnement mensuel s’élève à 15 euros.

Mathieu Blanchard convaincu

« Campus accompagne les coureurs de tous niveaux, explique Tristan Pawlak, son cofondateur. L’application repose sur une technologie innovante, renforcée par l’intelligence artificielle. Depuis son lancement, Campus a permis de réaliser 4,1 millions de séances d’entraînement. Nous comptons plus de 300 000 utilisateurs répartis dans cinq pays. Malgré cette dimension technologique et virtuelle, Campus a su créer un aspect humain et communautaire, en transposant l’expérience numérique dans le réel, notamment via la création de 30 clubs de running en France. »

Le projet a aussi séduit des athlètes de haut niveau, comme Mathieu Blanchard. L’ultratraileur est même devenu actionnaire de Campus. Il promeut la plateforme et partage ses conseils avec les abonnés. Son concurrent RunMotion Coach revendique, de son côté, avoir accompagné 5 592 des 60 000 participants du marathon parisien dans leur préparation.

La fin des coachs traditionnels ?

Sur son site, l’entreprise fondée en 2018 promet de “rendre l’entraînement plus intelligent, plus efficace et accessible à tous et d’aider les coureurs à améliorer leur technique, prévenir les blessures et atteindre leurs objectifs plus rapidement”. Téléchargée plus d’un million de fois depuis son lancement, l’application met également en avant l’utilisation de l’intelligence artificielle et la personnalisation des plans d’entraînements.

« Je considère que c’est de la concurrence déloyale, peste Eliott Sageat, coach sportif diplômé d’Etat en course à pied. Ce qui me dérange c’est que ce genre d’applications proposent des plans d’entraînement via des abonnements peu onéreux mais sans suivi pédagogique, nutritionnel ou psychologique. Je me suis inscrit sur ces différentes applications pour me faire un avis et je considère qu’il y a un peu tromperie sur la marchandise. »

L’influenceur sportif, présent sur Instagram ou Youtube parait très remonté : «Je ne parle même pas du fait que ces plateformes n’ont pas toujours été pensées par des personnes diplômées, poursuit-il. J’ai fait 5 ans d’étude. Je propose des abonnements mensuels entre 80 et 130 euros pendant que ces applications se positionnent à 15 ou 20 euros par mois. Au quotidien, je me rends tout de même compte que plusieurs de mes clients ont arrêtés ces applications pour se tourner vers du coaching traditionnel et personnalisé. »

Explosion du marché

Constatant l’essor des plateformes les équipementiers sportifs n’ont pas tardé à entrer dans le jeu. Nike, Adidas, Asics ou encore Decathlon ont lancé leurs propres services de coaching et de suivi. Nike Run Club mise sur l’aspect ludique, propose des défis et des plans d’entraînement payants. Adidas Running, via Runtastic, se situe entre réseau social et application de coaching.

À côté de ces géants, des solutions plus modestes comme Ochy tentent de se faire une place. Créée en 2019, la start-up accompagne les coureurs sur l’analyse technique de la foulée grâce à l’intelligence artificielle. Fort de ce positionnement original et de 40 000 utilisateurs, la société a levé 1,7 million de dollars (environ 1,57 million d’euros) en février 2025 et a noué un partenariat commercial avec Adidas.

Cette multiplication des acteurs s’explique en raison de l’explosion économique du marché de la course à pied. Rien qu’en France, ce secteur devrait atteindre 87,2 millions de dollars (environ 80,6 millions d’euros) en 2025, avec un taux de croissance annuel de 0,95 %, selon le cabinet Statista. Aux États-Unis, le chiffre d’affaires du running pourrait grimper jusqu’à 4 milliards de dollars (environ 3,7 milliards d’euros). La course ne fait que commencer.

Titouan Laurent
© SportBusiness.Club Avril 2025

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