Études. La France compterait plus de 13 millions de “pirates sportifs”. Selon l’étude menée par l’Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique (Arcom), 18% des Français auraient regardé du contenu sportif de manière illégale en 2024. Ce taux, important, est toutefois stable : il s’élevait à 19% en 2023, est-il rappelé dans le rapport publié mercredi 14 mai 2025.
Pour regarder de manière illégale les compétitions sportives, 16% des Français auraient recours à des sites de streaming, notamment en les recherchant via les réseaux sociaux, et 12% le feraient au travers de l’IPTV, ces boîtiers à brancher sur le téléviseur ou applications permettant d’accéder à des centaines de programmes télés, même cryptés et payants. Ce deuxième moyen a très fortement augmenté : 41% des usagers d’une solution via l’IPTV le feraient depuis moins d’un an.
Football, basket au top
Sans surprise, le football est en tête des disciplines sportives les plus touchées par cette consommation illégale. Sur les 44% de Français qui regardent du football, 12% d’entre eux le feraient en piratant les programmes, soit 3,43 millions de personnes. Suivent le basket (6%) le tennis (6%), le rugby (5%) et la Formule 1 (5%). Le cyclisme est la discipline la moins touchée par le piratage, selon l’étude, avec seulement 3% des Français qui regarderaient des épreuves de vélo illégalement.
En réponse à ce piratage audiovisuel, sur les quatre premiers mois de 2025, l’Arcom a bloqué 2 395 noms de domaines. Ce chiffre est en hausse par rapport aux années précédentes. Sur le total de l’année 2024 ce sont 3 797 domaines qui ont été bloqués. Du coup, près d’un tiers des “pirates du sport” se seraient retrouvés face à un blocage. En réaction, la majorité (26%) a confié avoir abandonné le visionnage illégal (26 %), un sur dix (10%) se serait abonné légalement à l’offre audiovisuelle légale, et quasi-autant (9%) ont demandé les codes d’accès à un proche déjà abonné légalement.
Malgré tout, la lutte reste difficile. Alors qu’ils se retrouvent bloqués, près d’un tiers (32%) persévère et se reporte vers un autre site illicite pour continuer à suivre leur compétition sportive, et un sur dix se tourne alors vers l’IPTV. Un peu d’optimisme tout de même. Sur l’ensemble des téléspectateurs ayant recours à du contenu sportif de manière illégale, 60% sont également abonnés à des offres payantes légales.
Killian Tanguy
© SportBusiness.Club Mai 2025
(*) Étude réalisée auprès d’un échantillon de 2 309 français âgés de 15 ans et plus dont 303 consommateurs illicites de retransmissions sportives entre le 9 et le 30 septembre 2024 au travers d’un Questionnaire auto-administré en ligne (CAWI) de 20 minutes.