21 février 2024

Temps de lecture : 3 min

A Paris, les commerçants se préparent pour les Jeux

Privatiser son établissement, ouvrir davantage ou baisser le rideau ? A cinq mois de l’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, commerçants et restaurateurs parisiens installés à proximité des sites de compétition commencent à s’organiser dans l’attente d’instructions plus précises. « Juillet-août sont toujours des mois magnifiques pour le commerce, les Jeux olympiques, ce sera un supplément,» prédit Issa Chaaya, 48 ans, en installant sur un portant des casquettes à l’effigie des Jeux.

Dès le mois prochain, il commandera de nouveaux “goodies”, car son petit kiosque à journaux et à souvenirs est situé juste devant l’entrée de l’Accor Arena de Bercy, dans l’est de Paris. Le site accueillera dans quelques mois les épreuves de basketball, gymnastique, trampoline puis de basketball fauteuil pour les Jeux paralympiques. « On est content de recevoir les JO,» assure Maxime Labro, 30 ans, gérant de la brasserie Café Bercy. Avec 300 couverts et une grande terrasse au pied du stade, le patron ambitionne de recruter du personnel supplémentaire pendant l’événement.

Peu d’informations

Plus de 15 millions de personnes sont attendues dans la capitale pour cet événement, selon l’Office du tourisme de Paris. « Si on a les infos et que notre personnel peut venir travailler, tout ira bien,» estime le restaurateur, qui vient de recevoir “un flyer” pour accéder à des informations à venir sur l’organisation logistique. « Il était temps,» lance-t-il. Son établissement, comme le kiosque de Issa Chaaya, se trouve dans le “périmètre rouge” établi par la Préfecture de police. Pour des raisons de sécurité, l’accès aux véhicules motorisés y sera interdit pendant les Jeux, sauf dérogation.

A cinq mois des Jeux, « la principale inquiétude, ce sont les livraisons (…) et l’accès des salariés » à ces zones restreintes, observe Gérald Barbier, premier vice-président de la CCI (Chambre de commerce et d’industrie) de Paris en charge du commerce. Les restaurateurs et commerçants rencontrés par l’AFP dans différents arrondissements de la capitale se sentent pour l’instant « peu informés » sur les protocoles à suivre.

« Notre rôle à présent, c’est de monter en puissance sur les informations à donner aux commerçants,» explique Gérald Barbier. « Nous sommes encore un peu imprécis, parce que tout n’est pas encore décidé » par les organisateurs des JO, poursuit-il. En attendant l’arbitrage définitif, le préfet de police Laurent Nuñez avait annoncé début février étendre les motifs de laisser-passer dans les périmètres de sécurité. Les conditions de livraison voulues “souples” par la Préfecture de police « seront rendues publiques début mars,» a-t-elle précisé à l’AFP. Une plateforme numérique pour gérer ces flux est attendue au printemps.

Des zones rouges

« Si je peux, je m’en vais au bord de la mer,» témoigne une brocanteuse de 71 ans qui souhaite rester anonyme. Sa petite boutique se trouve en plein cœur du touristique premier arrondissement, à deux pas de la place de la Concorde qui accueillera les épreuves de skateboard ou de BMX. « Le monde entier va venir dans le centre, mais je crains que ces gens ne soient pas ma clientèle,» explique cette commerçante qui songe donc à baisser exceptionnellement le rideau pendant les festivités.

Dans les zones rouges, « tout le monde ne sera pas gagnant,» reconnaît David Zenouda, un dirigeant de la branche parisienne de l’Union des métiers et des industries hôtelières (UMIH). « Ceux qui vont tirer leur épingle du jeu sont ceux qui ont pu avoir des partenaires olympiques ayant décidé d’investir les lieux,» explique-t-il.

De l’autre côté de la Seine, Géraud Boursin a ainsi été “approché par le COJO” (Comité d’organisation des Jeux olympiques). « Fantastique,» se réjouit-il: l’une de ses huit péniches, Fluctuart, amarrée dans le 7e arrondissement, sera privatisée pour la cérémonie d’ouverture, puis louée toute la durée des Jeux à une société d’événementiel. « Pour les autres établissements à quai, on ne sait pas trop encore comment cela va se passer,» si leur fonctionnement sera altéré ponctuellement et si des compensations sont prévues. Mais « le plus important, c’est de participer aux JO,» considère-t-il.

© SportBusiness.Club Février 2024

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