Le Président de la République a visité le futur Village des athlètes des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ce jeudi 29 février 2024. L’occasion pour Emmanuel Macron d’assister à la remise des clés du site au Comité d’organisation. Le Chef de l’Etat s’est déclaré très impressionné par le travail réalisé par les compagnons et ouvriers sur ce gigantesque chantier. Il a également loué le rôle joué par la Solideo. Un modèle qu’il souhaite déployer sur d’autres projets.
Quelle est votre première impression après avoir visité le site ? Sommes-nous prêts ?
Emmanuel Macron : « En tout cas, c’est une étape essentielle de ces Jeux olympiques et paralympiques. Quand nous étions tous ensemble à emporter cette compétition à l’été 2017 le projet était de faire des Jeux exemplaires qui permettraient un héritage aussi bien pour Paris que pour la Seine-Saint-Denis, l’ensemble des Franciliens et tous les territoires qui sont embarqués dans ces Jeux olympiques et paralympiques. Le projet devait tenir un budget, des délais et devait être exemplaire en matière sociale et environnementale. Et là, on le sait, c’est souvent que les difficultés apparaissent. Ce moment symbolique où le directeur général de la Solideo, Nicolas Ferrand, a remis les clés du Village olympique à Tony Estanguet, [le président de Paris 2024] est bien la démonstration que nous sommes au rendez-vous des engagements qui avaient été pris. C’est la démonstration que la France est une Nation de bâtisseurs. Au moment où nous sommes aussi en train d’achever la reconstruction de Notre-Dame de Paris, dans les temps là-aussi, nous aurons livré ce chantier en temps en heure. Et dans le budget. Cela malgré le covid. Malgré l’inflation. Malgré la guerre en Ukraine. Les équipes de la Solidéo et l’ensemble des entreprises, en lien avec tous les élus locaux, les aménageurs, les architectes, etc, on fait un travail extraordinaire. C’est le plus grand projet d’aménagement, de création de logements, de bureaux de France et il a été fait dans un temps absolument record. Cela a été fait dans des conditions sociales exemplaires qui ont été intégrées dès le début. (…) il y a eu quatre fois moins d’accidents que dans un chantier moyen en France. Cela montre l’exemplarité sociale. (…) Il y a eu jusqu’à 4000 personnes qui ont travaillé par jour sur le site et plus de 40 000 au total. (…) Il y a eu de l’insertion et beaucoup d’emplois créés. (…) Ce chantier va nous inspirer (…) Cela a été fait dans des conditions exceptionnelles sur le plan des matériaux, sur le plan de l’organisation. Cela fait que nous tenons les engagements du bâtiment de 2040. Tous les logements sont prêts pour les conditions climatiques de 2050. Sans climatisation (…).»
Il n’y a pas encore vraiment la fièvre olympique auprès des Français : beaucoup râlent et se plaignent. L’inauguration de ce Village est-il le point de départ de quelque chose d’autre ?
E.M. : « Partout dans les pays où les Jeux olympiques et paralympiques se sont organisés, il y a eu aussi des désagréments qui sont arrivés à la fin. (…) Aux Jeux de Tokyo, il y avait, je crois, un taux d’impopularité de 82% une semaine avant l’ouverture. Ici, on est très loin de ça. Nous avons des Jeux auxquels justement adhèrent nos compatriotes. Nous sommes très vigilant sur ce point. Je pense que ce que l’on vient de vivre tous ensemble devrait, au contraire, créer un maximum d’adhésion, cela parce que l’un des engagements de ces Jeux c’est leur héritage. Là où les Jeux se font, cela peut parfois créer beaucoup de désagréments auprès des habitants. On le sait. Cela peut leur rendre leur vie un peu plus difficile. C’est le cas en Seine-Saint-Denis. Il y aura un héritage. On a transformé trois communes et une bonne partie du territoire avec ce village olympique. On a aussi accéléré beaucoup de projets de déplacement, de gares, d’accès entre Paris et le département. Sans les jeux, on n’en serait pas là aujourd’hui. Cela va créer des logements, des bureaux, des facilités qui vont rester après les Jeux pour les habitants. Tout cela doit être un facteur d’adhésion. Evidemment, avec le bon déroulement de ces Jeux. (…) Nous avons aussi acheté beaucoup de billets dans le cadre d’une billetterie sociale : une centaine de milliers de billets pour les fonctionnaires nationaux, territoriaux, tous ceux qui sont engagés dans ces Jeux, mais aussi pour les habitants, afin de leur permettre, à eux et leur famille, aux enfants d’aller assister à des compétitions ».
Les transports seront-ils au rendez-vous de ces Jeux ?
Emmanuel Macron : « Nous travaillons tous mains dans la main. Ce sont les résultats qui m’intéresse. Etape par étape nous serons au rendez-vous des résultats. Lors de chaque point d’étape nous regardons ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas. On se mobilise. Il n’y a que de bonnes volontés. La France c’est une équipe. On avance et on sera tous au rendez-vous ».
Ce chantier c’est aussi une vitrine du savoir-faire des entreprises françaises…
Emmanuel Macron : « Oui. Pour beaucoup de PME et de TPE de la France entière (…) Ce fut une expérience pour ces entreprises, mais aussi pour nous. Le travail de la Solideo a réussi à tenir (…) ce chantier dans les conditions sociales, environnementales, de qualité d’accessibilité avec le budget. (…) Ca a été de l’activité pour nos entreprises. Ca va surtout être le démonstrateur de ce que l’on veut faire. Le gouvernement a lancé dans ses 22 territoires, 22 grandes opérations à l’échelle nationale où il faut aller plus vite, plus fort, et c’est la méthode Solideo que l’on va déployer. C’est à dire avoir des recours qui sont beaucoup mieux encadrés, avoir un acteur unique qui agrège toutes les complexités où d’habitude il faut pousser 10 ou 15 portes pour avoir une autorisation. Là, un acteur agrège tout. Les marchés seront plus simples. (…) Ici c’est une expérience que l’on va généraliser ».
Propos recueillis par Bruno Fraioli
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