La flamme des Jeux de Paris 2024 arrive à Montpellier lundi 13 mai. En attendant la ferveur olympique, la préfecture de l’Hérault respire aux rythmes des tricks et back-flips des riders des sports urbains du Fise. Depuis jeudi 8 mai, plusieurs dizaines de milliers de spectateurs se pressent sur les rives du Lez pour assister aux exploits des athlètes de cet événement annuel rassemblant skateboard, rollers, BMX ainsi que breaking et basket 3X3. Une nouvelle fois, c’est un succès sur ces premiers jours. Les spectateurs sont très nombreux cette année malgré une entrée payante après 26 éditions de gratuité.
Ce changement radical de modèle économique était une obligation pour le groupe Hurricane, fondateur et propriétaire de l’événement. La période covid, la volatilité des partenaires privés et un marché économique perturbé par les Jeux de Paris, ont acté la fin de ce modèle gratuit quasi unique et initialement « vendu » aux collectivités. Les deux dernières éditions du Fise ont cumulé 1,2 million d’euros de pertes. Insupportable. « La décision de mettre en place des entrées payantes a été prise en décembre 2023,» raconte Joseph Villeflayoux, vice-président d’Hurricane.
Le projet a été présenté aux collectivités montpelliéraines, principaux partenaires financiers de l’événement. En fait, ces dernières n’avaient beaucoup d’autres choix d’accepter le passage au payant car l’alternative aurait été l’arrêt, pur et simple, du Fise ! « Le modèle change, mais il n’était pas question de toucher aux fondamentaux, notamment en gardant un événement inclusif,» explique le dirigeant d’Hurricane. Un tarif unique, et abordable, à 10 euros pour l’ensemble des quatre jours de compétition a été décidé.
Samsung et Nissan arrivent
Jusqu’à dimanche, les patrons d’Hurricane, qui ont également repris la gestion des buvettes, gardent donc un œil sur les chiffres de la billetterie. Ils espèrent aussi garder le soleil comme allié. L’estimation est une baisse de 20% à 25% du nombre d’entrées. Mais celle-ci seront donc payantes. « Un des effets est une meilleure fluidité ce qui rassurent les familles, note Joseph Villeflayoux. A l’inverse, il a fallu mettre en place un nouveau système de billetterie, un peu plus de sécurité et nous avons communiqué en amont ».
Le Fise, qui a vu partir quelques partenaires majeurs comme Jules ou BMW, a aussi trouvé les arguments pour conserver Accor, notamment, et séduire Samsung et Nissan. De belles prises. « Finalement, l’année sera bonne,» assure le dirigeant. L’édition 2024 devrait permettre de renflouer en partie les pertes des années précédentes et, dans le même temps, le groupe Hurricane profitera des Jeux olympiques : l’entreprise montpelliéraine installera l’essentiel des équipements sportifs du “parc urbain” de la Place de la Concorde où se retrouveront skate et BMX. Un petit coin du Fise à Paris.
Bruno Fraioli, envoyé spécial à Montpellier (Hérault)
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