Stades. Le Monde vendredi 17 mai 2024. C’est au Stade de France que se déroulera l’athlétisme, épreuve reine des JO, et la cérémonie de clôture, le 11 août. L’enceinte inaugurée en 1998 n’a pas réussi à créer un véritable lieu de vie pour Saint-Denis, mais de grands chapitres du récit national s’y sont écrits. Un symbole de l’unité du pays, sorte d’espace sacré coincé entre l’autoroute et les barres HLM, porteur de la fierté des Dionysiens. Par Olivier Faye. A lire ici.
Extrait. «Quand j’entends que le Stade de France est à Saint-Denis, je râle : non, c’est à la Plaine Saint-Denis ! » Le paradoxe est qu’un communiste a contribué à cette mutation. Lorsqu’il devient maire de Saint-Denis, en 1991, Patrick Braouezec a sur les bras un vaste terrain vague au coeur de la Plaine : celui d’une ancienne usine GDF, autrefois dominée par des gazomètres géants. (…) François Mitterrand a envisagé, sans trop de conviction, d’y installer la Bibliothèque nationale de France. (…) Braouezec a d’autres plans en tête. En 1992, la France obtient l’organisation de la Coupe du monde de football 1998. (…) Seulement, elle manque d’une arène à la mesure de l’événement. L’État prospecte à la recherche du meilleur emplacement pour construire son “Grand Stade” (…) . Les villes nouvelles de la région parisienne sont envisagées. Melun-Sénart et Marne-la-Vallée, notamment, où Disney vient d’inaugurer un parc d’attractions. (…) Mais, contrairement à Saint-Denis, les deux communes de Seine-et-Marne se trouvent trop éloignées de la capitale. Le premier ministre, Édouard Balladur, retient la candidature de la ville, en 1993. L’homme de droite ne connaît rien au football, mais il se laisse convaincre par l’opportunité de réaménager ce morceau de banlieue, en proie à la pauvreté. «Quitte à dépenser quelques milliards, autant que ce soit pour Saint-Denis», défend le ministre de l’intérieur, Charles Pasqua.
© SportBusiness.Club Mai 2024
