RSE. C’est devenu l’accessoire incontournable des grands événements, sportifs ou culturels : l’éco-cup. Ce gobelet réutilisable en plastique, consigné pour un ou deux euros, remplace désormais les contenants jetables, verres en plastiques ou carton, dans une démarche éco-responsable. Pourtant, derrière cette initiative rapidement adoptée et plébiscitée par le public, se cache une réalité économique plus nuancée.
Lors du colloque Next, organisé à Lyon vendredi 29 novembre 2024 par France Outdoor, Christophe Toni, directeur des partenariats et du développement du Festival Jazz à Vienne, a partagé un retour d’expérience révélateur. « Nous avions fabriqué 80 000 éco-cups, consignés à 1 euro, a-t-il expliqué. Mais comme ils étaient décorés aux couleurs du festival, beaucoup de spectateurs les ont gardés. » Résultat : si la non-restitution a permis de récupérer une partie de l’argent des consignes, 40 000 nouveaux gobelets ont dû être produits l’année suivante. En plastique !
Pas de prix de consigne
« Justement, le but premier de cette démarche est de réduire la production de plastique et d’encourager la circularité, et là, ce n’était pas le cas, a déploré Christophe Toni. Pour inverser la tendance, le festival a opté pour des gobelets marqués du message “Rendez-moi !”… mais cela a eu l’effet inverse. « Les spectateurs ont été encore plus nombreux à les conserver ! » a indiqué le responsable.
Face à ces écueils, le choix a été fait de passer à des éco-cups neutres, sans logo ni message spécifique. Fort de cette expérience, Christophe Toni invite à repenser le modèle économique : « Une consigne peut être perçue comme un achat, du coup, pour favoriser cet usage circulaire, il faut travailler la communication et faciliter le retour des gobelets, en évitant les files d’attente, a-t-il avancé. Et pourquoi pas, même envisager la suppression du coût de la consigne. »
Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Décembre 2024