Voile. Paprec repart en solitaire pour le prochain Vendée Globe, fort d’une croissance fulgurante et d’une volonté affirmée de renforcer son engagement dans la voile. Un choix assumé : «une suite logique». déclare Sébastien Petithugunenin président du groupe de traitement des déchets. Après avoir cofinancé des campagnes avec Arkéa, Paprec endosse désormais seul le projet du futur Vendée Globe de son skipper, Yoann Richomme. Un choix stratégique qui reflète aussi son ambition de promouvoir la circularité des ressources auprès du grand public.
Paprec repart seul dans la voile et le Vendée Globe. Est-ce une première ?
Sébastien Petithuguenin : « Non. Nous avons déjà sponsorisé seuls des projets en Figaro, par exemple. En Imoca, lorsque nous nous sommes lancés fin 2003 avec Jean-Pierre Dick pour son Vendée Globe, nous avions inventé cette formule de co-partenariat. C’était une façon intelligente de partager les coûts et de bénéficier de retombées en notoriété. À l’époque, nous étions associés avec Virbac. Les deux marques n’étaient pas concurrentes. Depuis, Paprec s’est énormément développé : nous sommes passés de 600 à 16 000 collaborateurs ».
Vous considérez avoir aujourd’hui la surface pour partir seul sur ce type de projet ?
S.P. : « Tout à fait. Mais nous avions aussi la volonté de nous renforcer. Le projet précédent nous a permis de faire nos preuves. Les choix étaient toutefois déjà amorcés quand, il y a quatre ans, nous avons décidé de créer notre propre écurie, qui porte les contrats de tous les salariés et est propriétaire du bateau. C’est un choix original, car nous nous retrouvons ainsi au cœur du réacteur. Nous avons pris nos responsabilités et souhaitons nous inscrire dans la durée. Le but était de franchir un cap en termes de performance. Ce choix en début de cycle avait été fait avec Arkéa. Aujourd’hui, nous allons encore progresser et voler de nos propres ailes. C’est un virage, mais aussi une suite logique. Pour obtenir des résultats, il faut mettre en place des compétences solides ».
Paprec évolue dans le milieu professionnel : finalement, vous n’avez peut-être pas besoin de visibilité ?
S.P. : « Ce serait tout à fait possible. Paprec n’a pas de besoin commercial direct ou de visibilité pour convaincre ses clients. En revanche, la transformation que nous portons sur l’économie circulaire des déchets nécessite de la pédagogie. L’un des intérêts pour Paprec est aussi de porter ce message fort autour de la circularité des ressources : nous devons utiliser nos déchets pour produire les matières premières du XXIᵉ siècle et alimenter la production d’énergie, qu’il s’agisse de biogaz ou de vapeur ».
Avez-vous signé des contrats suite aux performances sportives de votre bateau et de votre skipper ?
S.P. : « Je ne peux pas établir de lien direct. En revanche, nous savons que certaines personnes sont venues spontanément vers nous après avoir vu la marque en mer, sur le bateau. Elles ont été impressionnées par notre engagement dans la voile et ont souhaité en savoir plus. Des relations commerciales sont ainsi nées. Plusieurs partenariats industriels de haut niveau se sont construits sur cette base, mais aussi à travers la notoriété et les valeurs véhiculées par le projet ».
Entretien : Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club – Juin 2025