24 septembre 2025

Temps de lecture : 4 min

Michel Callot (FFC): “Nous sommes prêts à accueillir les Mondiaux 2027”

A Kigali (Rwanda) où se disputent les mondiaux de cyclisme, le président de la Fédération Française de Cyclisme décrit sa vision de la discipline dans une interview accordée à SportBusiness.Club.

Interview. Au Convention Center de Kigali (Rwanda), Michel Callot enchaîne les rendez-vous et réunions. Membre du comité directeur de l’UCI (Union Cycliste Internationale) et président de la Fédération Française de Cyclisme, il profite de sa présence aux championnats du monde sur route 2025 pour récupérer un maximum d’informations en vue des Mondiaux 2027 qui se disputeront en Haute-Savoie. Michel Callot aborde l’échéance avec confiance. Il a partagé avec SportBusiness.Club sa vision du cyclisme mondial.

Quels sont les enjeux de ces Mondiaux pour la Fédération française de cyclisme ?

Michel Callot : « Pour commencer, la Fédération Française de Cyclisme a toujours soutenu le fait d’avoir des championnats majeurs en Afrique. Nous avons même établi une convention de coopération avec la Fédération Rwandaise, par le biais aussi de notre ambassade. C’est un cadre technique français qui a préparé les coureurs rwandais pour cette échéance. Donc, on a un intérêt de cœur, puis, après, sur le plan sportif, nous avons des ambitions élevées ».

Avez-vous, comme le fait la Fédération Française de Football pour les supporters des Bleus, mis en place un dispositif pour les fans français de cyclisme ?

M.C. : « Nous sommes beaucoup trop petits pour ce genre d’initiatives et intéresser une agence à ce type de projet. Lors de chaque édition, il y a une petite délégation de fans, de parents de coureurs qui viennent soutenir. Il y a de nombreux français finalement ici à Kigali car beaucoup de prestataires et d’entreprises françaises travaillent sur ces Mondiaux. C’est d’ailleurs là où l’on voit la puissance de l’écosystème du cyclisme français. Après, je dirais que, excepté pendant les Jeux olympiques et le Tour de France, le cyclisme n’est pas un sport de supporters. Par contre, le public est fan de cyclisme. Tous les coureurs sont encouragés ».

Etes-vous aussi ici en observateur en vue des Mondiaux 2027 organisés en France ?

M.C. : « En effet. Je suis à Kigali avec trois casquettes. Je suis membre du comité directeur de l’UCI. Cela me permet de comprendre le regard et l’attente des autres nations et des autres continents, par rapport à un événement comme celui-ci. Hier, par exemple on a longuement parlé de la question du visa pour les athlètes africains. Ma deuxième casquette est celle de président de la Fédération Française de Cyclisme. Avec la question de savoir comment on fait pour accueillir le mieux possible plus de 200 nations attendues en 2027 chez nous. Cela se joue sur des détails et nous devons nous inspirer de ce qui est déjà fait. Enfin, je suis là en tant que président du comité d’organisation des championnats du monde 2027. Mon directeur général Florian Vuillaume vient faire des repérages très techniques qui permettront ou non de valider nos plans. D’autant que ces championnats du monde sont remarquablement bien organisés. Les moyens qui ont été mis sont énormes ».

La France et la Haute-Savoie sont prêtes pour 2027 ?

M.C. : « Oui. Nous avons quand même organisé toute une série de championnats du monde ces dernières années. Nous n’avons connu aucun échec. Nous avons aussi des moyens importants. Une quinzaine de personnes travaillent pleinement sur le projet. La plupart sont des spécialistes de l’événementiel et ont collaboré de près ou de loin à l’organisation des Jeux de Paris 2024. Nous avons le savoir-faire. Nous avons par ailleurs lancé quelques appels d’offres sur des sujets précis comme la communication et le juridique. Cela revient moins cher d’externaliser ces compétences ».

Comment se porte votre filiale commerciale, France Vélo Evénements ?

M.C. : « Nous avons lancé cette filiale il y a un an avec le groupe Hopscotch. Elle est toujours en phase de décollage. Il y a deux événements sur lesquels nous travaillons, notamment le Gravel Fever. La période n’est pas évidente d’un point de vue économique sur la partie événementielle. Les collectivités territoriales ont de moins en moins de moyens à accorder. Nous allons continuer à nous battre. Il s’agit d’un projet à moyen et long terme. L’idée est surtout de se constituer un actif, un fond de commerce ».

D’un point vue marketing, la FFC est-elle attractive ?

M.C. : « Nous allons faire plusieurs annonces en ce sens dans les semaines à venir. Jamais, depuis que j’ai un rôle à la fédération, nous n’avons eu autant de partenaires et autant de revenus commerciaux. Ils représentent un peu plus de 20% de notre budget de 25 millions d’euros. La perspective des Mondiaux 2027 organisés en France est un bel atout. Les annonceurs le savent et ne veulent pas passer à côté ».

Comment vit la FFC à côté d’Amaury Sport Organisation et le Tour de France ?

M.C. : « Beaucoup pense qu’en tant que président de la Fédération, c’est moi qui organise le Tour de France. C’est le reflexe naturel. Nous ne sommes pas en concurrence avec le Tour de France et ASO. Le cyclisme français serait bien moribond sans. C’est un phare pour le cyclisme sur route français qui draine de l’attention autour de notre sport. J’ai d’excellents rapports avec les dirigeants d’ASO. Les sponsors du Tour de France portent un intérêt à la Fédération dans la perspective de soutenir l’ensemble du cyclisme français. Prenons l’exemple de Skoda qui nous a dit qu’ils continueraient avec nous s’ils renouvelaient leur partenariat avec le Tour de France ».

David Lappartient doit être réélu à la présidence de l’Union Cycliste Internationale. Est-ce important d’avoir un Français à ce poste ?

M.C. : « Pour la France, je pense que c’est un atout d’avoir un président français. On se comprend mieux.
Je collabore avec David Lappartient depuis de nombreuses années. Je lui ai succédé à la tête de la FFC. Il a une parfaite connaissance des enjeux du cyclisme français. Et, c’est plus facile d’aborder des sujets complexes avec quelqu’un qui parle la même langue ».

Quels seront, selon vous, les enjeux pour l’UCI ces prochaines années ?

M.C. : « Le chantier global de l’UCI est l’internationalisation. Le cyclisme reste quand même profondément européen. Notamment sur le plan économique avec les droits TV. Le calendrier du cyclisme sur route est pratiquement exclusivement européen. Il est aussi important de maintenir toutes nos disciplines dans le programme olympique mais il faut aussi continuer à en intégrer de nouvelles, comme le gravel ».

Entretien : Titouan Laurent, envoyé spécial à Kigali (Rwanda)
© SportBusiness.Club – Septembre 2025

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