La Maif conditionne désormais une partie de ses partenariats sportifs à des critères écologiques. Les fédérations respectant ces objectifs recevront un bonus financier en fin d’année.
“Assureur militant” affirme la publicité. La Maif, fidèle à son positionnement, transpose désormais son slogan dans ses contrats avec les fédérations sportives. L’idée est inédite : associer le versement d’un bonus financier à l’atteinte d’objectifs écoresponsables. Les instances qui parviendront à tenir certains critères recevront, en fin d’année, une prime représentant entre 10% et 30% du montant total du contrat. Une somme qui pourra servir, par exemple, à financer un poste supplémentaire. Pour la Maif, il s’agit de faire du sport un levier de transformation environnementale.
Le dispositif a été conçu avec l’agence Sport Market et s’appuie sur un référentiel reconnu : les quinze engagements écoresponsables élaborés par le ministère des Sports avec le WWF. Ces principes visent à encadrer les pratiques durables dans l’organisation d’événements : réduction des déchets, sobriété énergétique, mobilité des spectateurs, restauration responsable. En conditionnant une partie de son investissement à ces critères, la Maif entend accélérer la mise en place d’actions concrètes par ses partenaires. « Le sport, pour nous, est un engagement politique, car il peut répondre aux maux de la société, et notamment au dérèglement climatique,» a souligné Yves Pellicier, président de la Maif, lors d’un point presse le 1er octobre 2025.
Les fédérations satisfaites
La mutuelle veut aller plus loin qu’une incitation financière. Elle a lancé le programme “Les 4 saisons de Maif Sport Planète”, qui met en valeur chaque trimestre un type d’action environnementale, afin d’accompagner et de stimuler les fédérations. L’objectif est d’installer une dynamique continue et visible, bien au-delà d’un simple suivi d’indicateurs. Cette approche se veut structurante pour les instances, qui disposent ainsi d’un cadre, de moyens et d’un partenaire attentif à leurs progrès.
Les fédérations concernées applaudissent cette démarche. « Nous partageons totalement ces objectifs, a déclaré Éric Tanguy, président de la Fédération Française de Volley. Cette démarche était déjà entamée : elle va pouvoir s’accélérer ». De son côté, Cédric Gosse, son homologue au triathlon, met en avant une équation nouvelle : « La performance environnementale s’élève au même niveau que la performance sportive. Cette innovation parle aussi aux autres partenaires ». Selon lui, une fédération suivant ce modèle de contrat pourrait même séduire d’autres sponsors et élargir le cercle des soutiens financiers.
Au-delà des résultats, l’enjeu est aussi celui de l’image. Pour Yves Pellicier, « ce type d’engagement est un élément de fierté pour nos sociétaires ». Le président de la Maif admet que l’amélioration de son image est un sujet important, mais « pas à n’importe quel prix ». Il conclut : « Sport Planete symbolise bien ce que nous sommes et nourrit notre marque».