Vainqueur du Grand Prix du Sport Business France Galop séduit les primo-spectateurs
Lauréate du Grand Prix du Sport Business 2025, l’opération “Des chevaux dans la ville” a permis à France Galop de rapprocher la filière hippique du grand public. Laurent Dupont détaille les enjeux, les résultats et les prochaines étapes.
Conçue et pilotée par Laurent Dupont, directeur commercial, marketing et exploitation de France Galop, l’opération “Des chevaux dans la ville” a décroché le Grand Prix de la 2ᵉ édition du Grand Prix du Sport Business. En septembre 2025 la Société de courses a investi la place de la Concorde à Paris pour offrir au public une immersion inédite dans l’univers des courses hippiques. Pour le dirigeant, le but était de replacer la filière au cœur de la cité en touchant un public éloigné des hippodromes.
Avec 40 000 visiteurs en deux jours et une couverture médiatique estimée à 10 millions d’euros en équivalent d’achat d’espace, le dispositif a démontré son efficacité, estime Laurent Dupont. Il revient sur la genèse du projet, et annonce les enseignements tirés et les ambitions futures. France Galop entend désormais déployer son opération dans d’autres villes françaises.
Quel était l’objectif de votre événement “Des chevaux dans la ville” ?
Laurent Dupont :« L’opération avait pour objectif de reconquérir le cœur des Français et de leur présenter la filière des courses hippiques dans son intégralité, à la fois à travers les hommes et les femmes qui la composent avec leurs métiers, mais aussi l’ensemble des animations et des ambiances que l’on retrouve sur les hippodromes français pilotés ou copilotés par France Galop. Cette opération est née d’une volonté d’élargir notre base de primo-spectateurs, c’est-à-dire de personnes qui ne sont jamais venues dans un hippodrome. Elle est saluée par une augmentation de la fréquentation supérieure à 16% sur l’année. Depuis le début de l’année 2025, nous avons enregistré près de 39% de nouveaux spectateurs sur l’ensemble de nos événements. Au total, parmi ceux venus dans un hippodrome, 90% ont déclaré vouloir y revenir. D’ailleurs, 68% sont venus au minimum deux fois dans l’année. »
Quelle cible visait France Galop avec cette opération ?
L.D. : « La cible visée est extrêmement large : c’est le grand public dans sa grande diversité. L’opération avait vraiment pour but d’être la plus inclusive afin d’intéresser la population parisienne mais aussi francilienne. Les animations devaient attirer l’ensemble des publics : des jeux ludo-pédagogiques et un manège pour les familles, mais aussi des contenus destinés aux moins de 30 ans, notamment avec un DJ set d’une heure comme ceux organisés chaque jeudi à Paris-Longchamp, sans oublier les amoureux des chevaux qui pouvaient les voir défiler dans un rond de présentation. Nous avons également organisé une “opération carottes”. »
Une “opération carottes” ?
L.D. : « Il s’agissait d’une distribution de carottes aux chevaux — qui adorent ce légume — par les visiteurs. Nous souhaitions que le public soit au plus proche des chevaux. Les spectateurs avaient accès aux écuries que nous avions installées place de la Concorde. Nous avons aussi diffusé sur l’écran géant de nombreux documentaires sur notre filière, ses métiers ou la reconversion des chevaux de course. France Galop est très attaché au bien-être animal et à la lutte contre le dopage. Enfin, nous avons réalisé durant ces deux jours de nombreuses interviews sur scène avec une grande diversité d’acteurs : jockeys, éleveurs, entraîneurs, propriétaires… Ils sont venus témoigner et représenter ce qu’est la filière et toutes ses composantes. »
La dimension sportive était donc absente de cet événement ?
L.D. : « Oui, et cela était volontaire. “Des chevaux dans la ville” est une opération “pas de porte”. Il s’agit d’une première rencontre avec la filière, le meilleur moyen d’obtenir un maximum d’informations sur ce qu’elle représente. L’événement fonctionnait comme un musée à ciel ouvert, un avant-goût de l’hippodrome, car notre volonté est de donner envie aux Français de franchir la porte de nos hippodromes où se déroulent les courses hippiques. D’ailleurs, durant les deux jours place de la Concorde, France Galop a distribué des invitations pour assister aux Qatar Arc Trials disputés le dimanche à Paris-Longchamp. »
Quels sont les résultats de cette opération ?
L.D. : « À notre grande satisfaction, nous avons obtenu un taux de transformation de près de 30%. Au total, nous avons accueilli 40 000 personnes place de la Concorde durant les deux jours d’ouverture, le vendredi et le samedi. La couverture média nationale et internationale a été valorisée à 10 millions d’euros (10 000 000 €) en équivalent achat d’espace. Nous avons aussi enregistré de nombreuses connexions sur nos sites et un important embasement de personnes souhaitant suivre notre actualité. Enfin, le public ayant utilisé les invitations a vécu 48 heures avec France Galop et la filière hippique. »
Laurent Dupont (France Galop)
Envisagez-vous d’autres événements de ce type ?
L.D. : « L’opération va être pérennisée. Je peux vous annoncer que nous retrouverons “Des chevaux dans la ville” en mai 2026 à Chantilly (Oise), en amont du Qatar Prix du Jockey Club et du Prix de Diane Longines, ainsi qu’une opération baptisée Aux courses. Le premier week-end d’août, nous serons à Deauville (Calvados) avant le meeting de Deauville Barrière, et début septembre place de la Concorde à Paris dans un format similaire. Par ailleurs, nous rédigeons un cahier des charges pour décliner cet événement partout en France dans les centres-villes, en association avec les hippodromes régionaux. Chaque Français doit pouvoir vivre cette expérience, où qu’il soit. »
Le projet d’une vraie course en ville, comme sur les Champs-Élysées à Paris, est-il définitivement enterré ?
L.D. : « France Galop a, en 2004, organisé une soirée de courses au sein du Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Une opération d’envergure comparable pourrait être imaginée dans les prochaines années. Nous avons une stratégie claire jusqu’à 2030. C’est possible, mais pas en 2026. »
Les courses hippiques séduisent-elles les marques ?
L.D. : « Chez France Galop, nos recettes de partenariats sont en constante progression depuis la fin de la période Covid. L’année 2025 a été bonne. Toutefois, la spécificité demeure que nos accords sont conclus avec des marques et entreprises endémiques. L’enjeu des prochaines années — et c’est tout le sens du travail engagé, dont “Des chevaux dans la ville” est une composante — sera d’attirer des marques éloignées de la filière hippique. »