Interview. Après Tokyo 2020, le basket 3×3 fait son retour aux Jeux olympiques à Paris 2024. Afin de préparer ce rendez-vous à domicile, la Fédération Française de Basketball a professionnalisé les deux équipes de France, masculine et féminine. Le but était de permettre aux joueuses et joueurs de pratiquer leur discipline à temps plein. Avant une demi-finale des Bleus, ce lundi 5, août 2024 au Parc urbain de la Place de la Concorde, Le Directeur technique national (DTN) de la FFBB, Alain Contensoux, fait le point sur cette nouvelle professionnalisation.
Où en est-on dans la professionnalisation du basket 3×3 ?
Alain Contensoux : « Il faut faire une différence entre les joueurs et les joueuses. Le circuit mondial du basket 3×3 masculin fonctionne sur un système similaire à celui de l’ATP au tennis. Il est structuré avec des Masters, des Challengers ainsi que des Quest, et délivre de gros “prize money”. C’est une somme très conséquente qui permet véritablement de professionnaliser les garçons. Chez les filles, ce n’est pas encore le cas. C’est un système de “women series” d’équipes nationales, avec des équipes professionnelles privées qui peuvent intégrer le circuit contre un droit d’entrée. En revanche, l’argent délivré n’est pas encore suffisant pour avoir une professionnalisation ».
Que met en place la fédération ?
A. C. : « Ces deux circuits ont lieu entre fin avril et fin novembre pour les garçons, et mi-septembre pour les filles. Entretemps, il n’y a pas de compétition. Donc la fédération a essayé d’en créer un l’hiver pour renforcer cette professionnalisation. C’est par ce biais là que le 3×3 va se développer. Aujourd’hui, la France organise 2 000 tournois, avec 75 000 participants. Le basket 3×3 commence véritablement à prendre un essor important. Les résultats de nos équipes sur les Jeux seront aussi un facteur essentiel au développement. Enfin, nous allons également travailler avec d’autres nations européennes pour développer des circuits professionnels hivernaux. Paris 2024 sera un catalyseur fort pour le basket 3×3. »
Actuellement, il n’y a qu’une seule équipe professionnelle en France (3×3 Paris). Pourrait-on en voir d’autres dans les prochaines années ?
A. C. : « Après les Jeux, il y en aura beaucoup d’autres. Bordeaux Ballistik fait déjà une grosse partie du circuit, Ermont (Val-d’Oise) a une très belle équipe de jeunes, qui était présente sur les Challengers et qui a une démarche de professionnalisation, et il y aussi un projet à Toulouse. À la fédération, nous avons des échanges avec des municipalités qui s’intéressent à la pratique. Elles ont vu ou même organisé des challengers ou des Masters et aimeraient créer une équipe. C’est le cas à Clermont, à Orléans ou encore à Marseille ».
Il pourrait donc bientôt y avoir un circuit professionnel national ?
A. C. : « J’espère bien. Et peut-être même européen. C’est ce à quoi nous travaillons. Il y aura un avant et un après Paris 2024 ».
Entretien : Killian Tanguy
© SportBusiness.Club Juillet 2024