Business. Alors que 17,8 millions de personnes joueraient quotidiennement aux jeux vidéo en France, l’économie de l’e-sport demeure encore fragile. Sur le marché hexagonal, le modèle repose essentiellement sur les revenus issus des contrats de sponsoring en raison de l’absence de droits TV et de billetterie. « L’audience de l’e-sport croît plus vite que ses revenus, observe Bertrand Amar, Head of Webedia Esports. Les droits TV représentent l’avenir. Tous les signaux sont au vert pour que l’on puisse avancer sur ce sujet. » Une réflexion lancée en marge d’un point presse début janvier 2025
Les revenus issus des accords commerciaux ne sont, de leur côté, pas encore optimaux. « Le ticket d’entrée pour devenir partenaire de la ligue française de League of Legends (LFL) est très accessible par rapport à la popularité de la compétition, assure Bertrand Amar. Le rapport qualité-prix pour un annonceur est imbattable. Pour autant, nous n’avons que 4 partenaires, sur 13 autorisés. Leur apport ne couvre d’ailleurs pas les frais de production de la compétition. Nous ne gagnons pas d’argent avec la LFL. »
Pour diversifier ses revenus, l’équipe Karmine Corp s’est, de son côté, dotée de sa propre enceinte pour organiser ses événements de manière physique. La LFL a, dans cet esprit, lancé les “LFL Days”. Conçus pour faire briller la ligue et générer de l’engagement, ces événements off-line sont déficitaires pour Webedia Esports, malgré les 150 000 euros générés par la billetterie et le chèque de plus de 300 000 euros déboursé par la collectivité d’accueil. Prévus en fin d’année 2025, les premiers Jeux olympiques de l’e-sport devraient être un nouveau tournant pour un univers en quête d’un modèle équilibré.
Titouan Laurent
© SportBusiness.Club Janvier 2025
