7 mai 2024

Temps de lecture : 2 min

Des élus écologistes de Marseille dénoncent « le dévoiement de l’idéal olympique »

Marseille s’est mise au « Look des Jeux » pour accueillir » la flamme des Jeux olympiques de Paris 2024 mercredi 8 mais. Mais la torche et l’événement ne sont pas les bienvenus pour tout le monde dans la cité phocéenne. « Impact écologique négatif », « greenwashing » par des « multinationales climaticides », « nettoyage social » : dans une tribune publiée mardi 7 mai sur le site de Libération, cinq élus écologistes de la ville dénoncent « le dévoiement de l’idéal olympique », à la veille de l’événement.

 » Nous ne croyons pas à la belle histoire que l’on veut nous raconter », accusent les cinq signataires, pourtant membres de la majorité municipale du maire divers-gauche Benoît Payan qui s’est battu pour que la deuxième ville de France accueille la flamme olympique des Jeux de Paris 2024. Ce groupe dénonce « l’instrumentalisation des JO », devenus un « outil de détournement de l’opinion publique des enjeux vitaux de notre époque: le défi climatique et la sauvegarde de notre cadre démocratique et de notre pacte social ».

Coca-Cola critiqué

Emmenés par Sébastien Barles, adjoint au maire de Marseille à la transition écologique et membre de la majorité « Printemps Marseillais » qui a conquis la ville en juin 2020, après 25 ans de règne de Jean-Claude Gaudin (LR), les signataires de la tribune dénoncent ainsi une « Europe forteresse qui a oublié ses traditions d’accueil et d’hospitalité », menacée par « la montée du national-populisme et des démocraties illibérales ».

De même, ils s’interrogent sur le coût de ces Jeux, des « milliards d’argent public » (de trois à cinq milliards, selon la Cour des comptes, ndlr) qui auraient pu, selon eux, « financer les investissements nécessaires à la transition écologique et répondre à la montée de la précarité énergétique et alimentaire ».

Sur ce volet écologique, les cinq élus voient en ces Jeux « de grandes opérations de greenwashing à la gloire de multinationales climaticides » comme Coca-Cola, parrain officiel du relais de la flamme, « parangon planétaire des ravages de la malbouffe ». Le 29 avril, l’association marseillaise de défense de l’environnement « Clean my Calanques » (Nettoie mes calanques) avait refusé l’invitation de porter la flamme pour les mêmes raisons.

Manifestation à Marseille

« Il est grand temps de réinterroger ces grandes compétitions sportives internationales où l’argent règne en roi et le sport business et ses dérives participent au massacre environnemental« , insistent les élus marseillais, en soulignant « l’immense impact carbone lié aux déplacements internationaux » des athlètes ou des spectateurs, les « sources de pollution en plus » et « le nettoyage social dans les villes d’accueil ».

Plusieurs collectifs ont par ailleurs appelé à une manifestation festive dans le centre de Marseille mercredi en début d’après-midi pour « montrer qu’on peut faire une fête populaire au nom du sport, sans exploiter, opprimer ou détruire ». « Les Jeux olympiques et leurs méfaits font système, en termes de gentrification, de policiarisation de l’espace public, de dépossession de la ville », a déploré lors d’un point presse Félix Tréguer, membre de l’association La Quadrature du Net.

A Marseille, « les activités nautiques sont réservées à une élite« , a également regretté Virginie Guy, qui défend l’accès à la navigation pour tous avec l’association Lounapo. Elle assure que les JO n’ont pas apporté « d’investissements dans des infrastructures dans les quartiers nord de Marseille, qui seraient largement prioritaires« . (Avec AFP)

© SportBusiness.Club Mai 2024

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