Peu à peu le soleil inonde la terre battue du Suzanne-Lenglen. Ce dimanche 26 mai 2024 est un grand jour : c’est celui de l’inauguration officielle de la couverture du second court de Roland-Garros, après le Central “Philippe-Chatrier” équipé d’un toit rétractable depuis 2020. En une quinzaine de minutes, la toile couleur crème de 20 mètres de largeur et 100 mètres de long se plie doucement et élégamment. Les poutres portant la toile glissent doucement sur les rails. L’enceinte une fois découverte permet de dégager un joli ciel bleu printanier.
De quoi donner le sourire à Gilles Moretton, le président de la Fédération Française de Tennis. Car, au-delà de la prouesse technique, la couverture du Suzanne-Lenglen, qui accueille 10 000 sièges, boucle le plan de modernisation du stade de la Porte d’Auteuil de près de 400 millions d’euros. « Désormais, nous pouvons accueillir 25 000 personnes [avec les 15 000 du Court Central] quelle que soit la météo, s’est réjouit l’ancien joueur. Nous nous mettons au niveau des autres tournois du Grand Chelem ».
Pas de session de soirée
Avec ses deux principaux courts couverts, Roland-Garros ne craint ainsi plus la pluie énnemie des tournois de plein air. Une bonne nouvelle pour les joueurs, les spectateurs… et le comptable de la fédération. Finis les remboursements de billets les jours où, comme cela a pu se produire dans le passé, aucun match n’avait pu être disputé à cause des averses incessantes. On pourra jouer sur le “Suzanne-Lenglen” malgré la météo, mais pas le soir, contrairement au Court central où, depuis que le toit est posé, des sessions de soirées sont disputées depuis deux ans.
« La difficulté est la gestion des flux dans un site qui est encore contraint, entre la sortie des spectateurs de journée et l’entrée des sessions soirées, a expliqué Stéphane Morel, le Directeur général de la FFT, lors d’un point presse fin février 2024. A ce jour il est impossible de gérer les 15 000 spectateurs du court central, d’un côté, et les 10 000 du court Suzanne-Lenglen, de l’autre ». De même, il n’y aura que quelques très rares événements hors tennis. « D’une part parce que ce n’est pas une couverture totalement fermée, et d’autre part parce que nous sommes ici dans un environnement urbain,» a précisé le dirigeant.
La couverture du court Suzanne-Lenglen est déjà un héritage des Jeux de Paris 2024. Cet été, Roland-Garros abritera les tournois olympique et paralympique de tennis, ainsi que les finales de la boxe. Celles-ci devaient initialement se tenir sur ce court, d’où le besoin d’un toit. Finalement, le ring sera installé sur le Central. Sur les 35 millions d’euros qu’aurait coûté cette couverture, environ 3,5 millions ont été versés par la Solidéo, en charge des infrastructures des Jeux. De quoi couvrir un peu les frais de la FFT.
Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Mai 2024