Ils sont vingt-sept, venus de toute la France. Tous représentent des villes qui ont accueilli et souhaitent encore accueillir de grands événements sportifs internationaux (Gesi). Ce vendredi 30 mai 2025, à l’occasion du Fise World à Montpellier (Hérault), ces élus vont signer une convention avec le ministère des Sports, marquant une nouvelle étape pour leur association, Territoires d’Événements Sportifs (TES). Leur objectif est clair : structurer leur action collective afin de peser davantage dans l’organisation et la gestion de ces compétitions sportives majeures.
Le mouvement est né dans le sillage de l’Euro 2016 de football, s’est organisé lors de la Coupe du monde de rugby 2023 et a pris une dimension nouvelle grâce aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. «L’idée, c’était le partage d’expériences entre villes confrontées aux mêmes enjeux», explique Mathieu Hanotin, maire de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et président de TES. « Le Fise est un bon exemple : c’est un événement unique que nous pouvons étudier ensemble pour en tirer des enseignements, » poursuit-il.
Se muscler pour mieux négocier
Mais au-delà du partage de bonnes pratiques, TES entend aussi se positionner comme un acteur d’influence. «Nous devions nous muscler pour mieux négocier avec les organisateurs et les détenteurs de droits», affirme Mathieu Hanotin. Grâce à la convention signée avec la Délégation interministérielle aux grands événements sportifs (Diges), l’association espère renforcer les compétences de ses membres et surtout gagner en efficacité.
Ce partenariat permettra notamment aux collectivités membres de bénéficier d’un accès à une plateforme d’information en lien avec les fédérations sportives françaises. TES souhaite ainsi devenir un interlocuteur central et crédible auprès des fédérations internationales et des promoteurs d’événements. À terme, l’association pourrait jouer un rôle de guichet unique pour les porteurs de projets.
Pour les élus, il s’agit aussi de défendre les intérêts de leurs territoires face aux exigences croissantes des organisateurs. «C’est avec les collectivités que l’on trouvera des modèles plus vertueux, notamment sur les aspects logistiques, financiers et environnementaux, en nous incluant dès l’écriture du cahier des charge», affirme Mathieu Hanotin. Avec cette convention, TES espère peser dans les choix futurs de l’agenda sportif mondial.
Mettre ses atouts en avant
«Il est important de se mobiliser à tous les échelons car sur ces Gesi l’Etat ne peut pas tout faire seul et les collectivités sont évidemment à la manœuvre, a indiqué Marie Barsacq, la ministre des Sports, lors d’un point presse vendredi 30 mai en visite au Fise à Montpellier. Il faut envisager ces événements comme des leviers pour encourager la pratique sportive.»
La ministre a aussi réagi sur ces événements décrochés par des pays du Moyen-Orient ou d’Asie dont l’argument financier est souvent mis en avant. «Je pense qu’il y a aujourd’hui une prise de conscience des fédérations européennes qui perdent l’accueil d’événements mondiaux, a affirmé Marie Barsacq. Dans ce contexte, nous avons intérêt à mettre en avant nos propres atouts, c’est-à-dire des sites de compétition iconiques, un savoir-faire dans l’organisation et un respect des enjeux environnementaux.»
Bruno Fraioli, envoyé spécial à Montpellier (Hérault)
(c) SportBusiness.Club – Mai 2025
(Article complété le 30 mai 2025)