Le suspense a duré quelques minutes. Le temps pour un technicien de régler un problème d’affichage sur les écrans géants de l’auditorium de la Maison du Sport français, à Paris (13e arrondissement). « Ne t’inquiète pas Amélie,» a lancé un président de fédération en attendant que le score du vote apparaisse. De quoi faire sourire la centaine de représentants du sport français réunie pour l’Assemblée générale élective du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) ce jeudi 19 juin 2025. Amélie Oudéa-Castéra n’était pas très inquiète : elle était la seule candidate pour la présidence.
Résultat, l’ancienne ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, a été élue avec… 100% des votes, soit exactement 918 voix exprimées. Une seule abstention a été enregistrée, pour 2 voix, et aucun vote contre n’a été enregistré. Le quorum avait été atteint avec 109 votants potentiels présents soit un total de 982 voix. « Des personnes qui techniquement n’ont pas réussi à voter électroniquement,» assure un soutien d’Amélie Oudéa-Castéra.
La 7e présidente du CNOSF
L’ancienne ministre et Directrice générale de la Fédération Française de Tennis succède à David Lappartient, qui ne se représentait pas après un demi-mandat. Elle était l’unique candidate depuis le retrait de Didier Séminet, seul adversaire déclaré, président de la Fédération française de baseball-softball. Celui-ci a jeté l’éponge il y a une dizaine de jours, dénonçant dans un message publié sur les réseaux sociaux une “iniquité de traitement” et des “pressions politiques et institutionnelles”.
Amélie Oudéa-Castéra, qui se présentait en tant que « personnalité qualifiée », devient la 7e présidente du CNOSF (depuis 1972) et la deuxième femme à occuper ce poste après Brigitte Henriques. Son contrat débute dès la fin de cette Assemblée générale. Elle a indiqué vouloir nommer Cédric Gosse, président de la Fédération Française de Triathlon, comme Secrétaire général. Celui-ci a été élu au nouveau Conseil d’administration de l’instance sportive.
Vers la nation sportive
« Je suis honoré et heureuse de pouvoir m’inscrire dans la lignée de présidents qui ont incarné cette institution, et je pense évidemment à David [Lappartient], a-t-elle déclaré une fois l’élection validée. Notre ambition doit être à la hauteur dans l’enjeu qui est le nôtre aujourd’hui : de passer d’une nation de grands sportifs à une grande nation sportive. Le mouvement sportif a un rôle central à jouer, mais pour le jouer, il a besoin d’être soutenu. »
La nouvelle présidente du CNOSF, qui part dès son élection pour un mandat de 4 ans, est aussi revenue sur le contexte de la campagne. « J’aurais aimé que ce jour soit aussi un “jour de match”, a-t-elle lancé en référence à Didier Seminet qui n’a pas souhaité aller jusqu’au vote. Je souhaite que l’on travaille dans un esprit de rassemblement et de respect loin très loin des attaques personnelles, dont le mouvement sportif ne veut plus . Il faut avancer de manière apaisée constructive, sereine, unie et concentrée sur ce qui compte vraiment pour le mouvement sportif français. » (Article mis à jour)
Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club – Juin 2025