2 avril 2024

Temps de lecture : 3 min

Kevin Mayer: “C’est n’importe quoi ces derniers mois”

Interview. Tout juste revenu des Etats-Unis où il a tenté, en vain, d’obtenir le minima pour une qualification aux Jeux olympiques de Paris 2024, Kevin Mayer honore ses obligations commerciales. A Paris, rue Saint-Denis, le décathlonien français a, vendredi 29 mars 2024, présenté la nouvelle marque dont il est l’ambassadeur : Initiv. Développée par Sanofi, Partenaire Premium des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, cette solution “sans actifs médicamenteux” compte beaucoup sur l’athlète tricolore, double champion du monde du décathlon et actuel détenteur du record du monde de la discipline, pour gagner en visibilité et légitimité. Questions à un champion.

Comment est né ce partenariat ?

Kévin Mayer : « Initiv m’a contacté il y a quelques mois. J’ai bien aimé le concept d’un produit non médical, plus naturel que ce qui peut exister. Les patchs vont pouvoir m’aider dans ma récupération. C’est un élément très important dans la vie d’un décathlonien. Je trouvais qu’il y avait un sens à ce partenariat ».

Quels sont les termes de ce contrat ?

K.M. : « J’ai signé un contrat jusqu’aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ».

En tant qu’athlète vous intéressez-vous à l’univers pharmaceutique et médical ?

K.M. : « Le monde de la médecine et celui du sport sont assez proches finalement. Les recherches autour des médicaments servent également à améliorer la performance. Je suis extrêmement intéressé par l’univers de la médecine, de la santé : avant d’être performant, il faut surtout être en bonne santé. Par le passé, j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer des collaborateurs de Sanofi ».

Comptez sur ce nouveau partenaire pour améliorer vos performances ?

K.M. : « Je ne peux pas compter que sur Initiv pour gagner (rires). Je vais continuer à m’entraîner ! Mais, mis bout à bout, tout est important. Si chacun joue sa meilleure partition, la performance sera optimisée. La récupération est essentielle pour moi. Ce produit va me permettre de mieux encaisser les chocs. Avoir ce genre d’outils à disposition est un atout ».

Quelle est la nature des relations que vous avez avec vos sponsors ?

K.M. : « J’entretiens une relation de confiance et de compréhension avec le partenaire commercial. Il sait que je dois m’entraîner avant d’honorer des obligations commerciales ou médiatiques. Dans la négociation du contrat, cet aspect est central. Mes partenaires s’y retrouvent car si je réalise de bons résultats, ils obtiendront davantage de visibilité. Je mise sur le qualitatif plutôt que sur le quantitatif pour que nous puissions tous s’y retrouver ».

Quelle est la répartition de vos revenus ?

K.M. : « Lorsque je suis champion du monde du décathlon, je remporte 50 000 euros. Sur les autres décathlons, il n’y a pas de prize-money. Pour être honnête, je compte seulement sur mes sponsors pour vivre. Je suis le seul Français à vivre du décathlon aujourd’hui. En France, on est assez bien accompagné mais sans les partenariats privés c’est très difficile. Personne ne fait du décathlon pour gagner de l’argent comme cela peut être le cas dans le football ».

Avez-vous des marques où des secteurs d’activités avec lesquels vous refusez de vous associer ?

K.M. : « Je ne me suis pas fixé de règles à ce sujet. En revanche je veux toujours être en accord avec mes valeurs et mes principes. Par exemple, je n’ai jamais pris d’anti-inflammatoire par voie orale et ça n’aurait pas été possible de m’associer avec une marque qui en proposerait. En revanche, Initiv c’est exactement le type de produit que je suis susceptible d’utiliser ».

Vous arrive-t-il d’approcher directement des marques ?

K.M. : « Non. Je ne sollicite jamais les annonceurs. Nous gérons uniquement des appels entrants et je fais énormément le tri dans les propositions ».

Vous êtes donc accompagné pour le marketing…

K.M. : « Oui. Heureusement que mon frère [Thomas] s’occupe de mes activités commerciales. C’est son téléphone qui sonne, pas le mien. Toutefois, pour être honnête c’est n’importe quoi ces derniers mois : je n’ai jamais vu autant de demandes et d’intérêts autour de moi. Il faut assumer, mais c’est plaisant ».

Aimez vous participer aux campagnes publicitaires, répondre aux questions des journalistes, être présent lors d’opérations des partenaires ?

K.M. : « Franchement, ce n’est pas quelque chose qui me passionne. Mais cela fait partie du métier. Par exemple, je ne suis pas mécontent d’être ici face à vous… cependant je suis tellement passionné par le décathlon que j’essaye quand même d’être le plus souvent possible à l’entraînement pour être le plus fort. Je ne cracherai jamais sur les sollicitations commerciales et médiatiques, mais je fais en sorte de les diminuer au maximum afin de me concentrer sur ma discipline ».

Entretien : Titouan Laurent
© SportBusiness.Club Avril 2024

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