L’épée de Damoclès planait sur la Ligue de Football Professionnel (LFP). Ce lundi 12 mai 2025, le Comité exécutif de la Fédération Française de Football (FFF) a enclenché ce qui peut s’apparenter à son démantèlement. Philippe Diallo, président de la FFF, a présenté aux côtés de Marie Barsacq, ministre des Sports, une série d’amendements que les sénateurs Michel Savin et Laurent Lafon porteront au Sénat. Ils actent un profond changement de gouvernance du foot pro français.
Le texte prévoit la création d’une “Société des Clubs”, entité privée chargée de commercialiser mais aussi d’organiser les championnats professionnels masculins. La LFP serait ainsi vidée de sa substance. Cette société remplacerait aussi LFP Média. Elle aurait pour actionnaires la FFF (avec un droit de vote renforcé), les clubs professionnels et le fonds CVC Capital Partners. Celui-ci ne pourrait avoir au maximum que 20% des parts : une limite qu’il n’a pas atteint au sein de LFP Média.
La direction de cette nouvelle structure serait dans les mains d’un “directoire de professionnels recrutés qui seront des mandataires nommés par les clubs”, a détaillé Philippe Diallo en ajoutant que le modèle évoluerait “d’un système électif à un système de nominations”. Vincent Labrune, le président de la LFP dont le mandat court jusqu’à l’automne 2028, serait ainsi remercié. « Ce n’est pas à moi de dire si l’avenir de Vincent Labrune entre dans le cadre du projet,» a observé le patron de la FFF.
Des textes au Sénat dès juin
Chaque club disposerait d’une voix dans cette nouvelle organisation. Mais pour mettre en place cette gouvernance, une loi est nécessaire. Les textes, validés par le ministère et le gouvernement, doivent être déposés avant le 26 mai prochain. Il passera au Sénat le 10 juin, puis à l’Assemblée nationale en octobre. La réforme, si elle est adoptée, ne s’appliquerait en fait pas avant la saison 2026/2027.
Philippe Diallo a évoqué une “sorte de révolution”. «Nous avons travaillé sur un modèle d’organisation simplifié et plus efficiant, avec une volonté de rationnaliser, a-t-il déclaré lors d’un point presse au siège parisien de la FFF. Le football professionnel français était dans une situation qu’elle n’avait jamais connue. La situation est difficilie et certains clmubs sont en difficulté. Nous étions dans une impasse.»
Avec ce projet, la FFF, qui avait confié à la LFP une “sous-délégation de service public” pour l’organisation du championnat de football professionnel masculin, reprendrait donc la main. « Les droits marketing du championnat avaient été transférés aux clubs en 2024 avec la loi Lamour, explique-t-on à la FFF. Mais ceux-ci n’étaient plus actionnaires de LFP Media. » Les textes proposés par la FFF rétabliraient aux clubs des droits qu’ils n’ont jamais perdu mais ne contrôlaient plus.
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