22 janvier 2025

Temps de lecture : 2 min

La grogne monte dans le sport français face aux coupes budgétaires

Le mouvement sportif français est en ébullition. Face à la réduction drastique du budget des sports pour 2025, les représentants du secteur expriment leur colère. Mercredi 22 janvier 2025, lors de la cérémonie des vœux au monde sportif, une vingtaine de membres du conseil d’administration du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) ont quitté la salle avant l’intervention de la ministre des Sports, Marie Barsacq.

Ce mécontentement trouve son origine dans une coupe budgétaire inattendue de 34 millions d’euros, s’ajoutant à une baisse déjà annoncée de 100 millions d’euros. Le budget, qui atteignait près de 900 millions d’euros en 2024, grâce aux Jeux olympiques, s’élèverait à seulement 600 millions d’euros pour 2025. Une situation jugée insoutenable par les présidents de fédérations, à l’image d’Éric Tanguy, président de la Fédération Française de Volley-Ball, qui a expliqué à l’AFP : « C’était un choix majoritaire du conseil d’administration pour marquer notre mécontentement. »

Dans cette Maison du sport français peu habituée à des démonstrations d’humeur, la réaction a été spectaculaire. Juste avant, la présidente du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF), Marie-Amélie Le Fur, a, elle, été largement applaudie pour son discours dénonçant « un contexte d’injustice criante pour le sport français » six mois après les Jeux de Paris 2024.

“Alertez le gouvernement”

« Le sport est une activité d’intérêt social majeur, a-t-elle poursuivit. Avec 300 millions d’euros de baisse, on ne parle pas simplement de supprimer la galette du club,» a déclaré Marie-Amélie Le Fur avant de s’adresser directement à Marie Barsarcq assise devant elle au premier rang : « Madame la ministre, alertez le gouvernement, faites entendre la voix du sport. Ces coupes budgétaires sont un non sens et brise l’élan que nous avons construit ensemble. »

Marie Barsacq a répondu qu’elle avait entendu “cet appel”, comme le président de la République, et aussi le Premier ministre, a-t-elle assuré. Elle a aussi reconnu sa “position délicate” en raison d’une “solidarité” gouvernementale. Toutefois, l’ancienne dirigeante de Paris 2024 s’est dite “loyale » à ses convictions.

En ouverture de cette cérémonie, David Lappartient, président du CNOSF, s’était montré plus mesuré que son homologue du CPSF : « Nous comprenons la baisse, mais tout est question de proposition, a-t-il indiqué. Là, nous réduisons la voilure alors que justement il faut la garder. Pour ces raisons, nos amis de la culture se seraient allonger sur les rails. »

Macron se positionne face à la fronde

Cette issue sera peut être évitée. Le président de la république, Emmanuel Macron, soucieux de préserver ses promesses six mois après les Jeux de Paris, s’est rallié à la fronde du mouvement sportif contre la volonté du gouvernement de François Bayrou de raboter drastiquement le budget du sport. David Lappartient a d’ailleurs écrit à François Bayrou pour s’offusquer de la baisse “incompréhensible” du budget du sport.

Mercredi matin, L’Equipe avait publié une tribune de 420 athlètes tricolores inquiets de voir raboter le budget des sports. Une autre initiative rassemblant plus de 5.000 personnalités du monde du sport avait été publiée par Le Parisien. « Les gens de Bercy sont totalement déconnectés du monde réel, ils ne se rendent pas compte et, en plus, ils s’attaquent toujours aux plus faibles,» a taclé un dirigeant du sport français. C’est maintenant à la commission mixte paritaire; l’instance au sein de laquelle députés et sénateurs tenteront de trouver un compromis sur le budget, de trancher, fin janvier.

Bruno Fraioli (avec AFP)
© SportBusiness.Club Janvier 2025

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