Les compétitions sportives de plein air, souvent associées à une image d’environnements naturels, n’échappent pas aux enjeux environnementaux. Réunis à Lyon (Rhône) vendredi 29 novembre 2024 pour le colloque Next, organisé par France Outdoor, les organisateurs ont présenté leurs expériences de solutions visant à réduire l’impact écologique de ces événements. Au centre des discussions : les transports des participants, accompagnants et spectateurs, responsables de plus de 80% de l’empreinte carbone des compétitions.
Certains événements ont déjà adopté des mesures drastiques. Le Marathon de Genève, par exemple, a recentré sa communication sur des publics locaux pour limiter les trajets en avion. Son co-fondateur, Benjamin Chandelier, a expliqué que leur zone de chalandise se concentre désormais sur un rayon de 100 kilomètres autour de Genève, avec quelques campagnes ciblées vers Paris, en mettant en avant des offres de train.
À Chamonix, le Marathon du Mont-Blanc a également pris des mesures en faveur des transports collectifs. Sur les 36 000 demandes de participation, 2 500 dossards ont été attribués à des coureurs déclarant venir en train ou en bus. Une initiative qui s’inscrit dans une volonté de favoriser les déplacements plus vertueux, malgré des contraintes logistiques.
La réalité du terrain
Une fois sur place, les organisateurs doivent aussi repenser la mobilité durant l’événement. Au Hoka UTMB Mont-Blanc, un plan de transport interne a été mis en place pour limiter l’usage des véhicules individuels. Ce dispositif, bien que coûteux, permet de mieux répondre aux besoins des participants et de leurs accompagnants. Des espaces d’accueil spécifiques ont été aménagés pour éviter que ces derniers n’attendent dans leur voiture, apportant ainsi un confort supplémentaire tout en réduisant l’empreinte carbone.
Cependant, ces initiatives se heurtent à des réalités opérationnelles. Les organisateurs pointent notamment un manque de flexibilité des opérateurs de transport locaux, compliquant la mise en œuvre des solutions envisagées. Certaines disciplines, comme le triathlon, posent des problèmes spécifiques liés à la logistique du matériel. Mikaël Morel-Jean, fondateur d’Ontours, opérateur de transports collectifs, a souligné que si ses bus peuvent transporter jusqu’à 55 personnes, les remorques adaptées ne permettent de ne placer qu’une douzaine de vélos, ce qui constitue un obstacle majeur.
Bruno Fraioli, envoyé spécial à Lyon (Rhône)
© SportBusiness.Club Novembre 2024