Un mur d’escalade, des poteaux de rugby, des cibles de tir à l’arc…vingt terrains de sport ont déjà pris place dans le Parc de la Villette, Porte de Pantin, dans le Nord de Paris. A quelques pas se trouve la Grande Hall qui accueillera le Club France pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 cet été. A la vue des installations, certains visiteurs présents lors de l’inauguration jeudi 13 juin 2024 demandaient même si des épreuves des Jeux allaient s’y tenir. Ce ne sera pas le cas, mais le lieu représente quand même un enjeu majeur pour les fédérations françaises.
Depuis deux ans les vingt écoles d’architecture de France planchent chacune sur un projet de pavillon éphémère inspiré du sport et capable d’héberger une fédération sportive. Au total, vingt pavillons ont été construits*. Ils s’inspirent de l’univers des disciplines : des poteaux comme entrée et des murs en briques pour le rugby et son sud-ouest, un mur d’escalade à la verticale pour grimper et un autre à l’horizontale pour servir d’ombrière ou encore une structure en bois pour l’aviron avec un skiff retourné comme socle, des poutres qui les rames afin de soutenir le toit en plexiglass qui fait figure d’eau en mouvement.
Recruter des futurs licenciés
Cette exposition à ciel ouvert, intitulée « Archi-folies » et conçue dans le cadre de l’Olympiade culturelle, permet à chaque fédération de mettre en valeur son sport. Mais pas seulement. « Pendant tout le déroulé du Club France, ces fédérations proposeront des animations au public dans leur pavillon,» explique Sophie-Justine Lieber, la directrice du Parc de la Villette. L’objectif est de permettre à chaque fédération de faire découvrir leur discipline pour attirer un maximum de licenciés à la rentrée.
Si seulement vingt des trente-deux fédérations “olympiques” ont leur pavillon, Nathalie Péchalat, la Présidente du Club France, assure tout de même que les autres « ne sont pas oubliées ». « Elles pourront proposer des initiations sportives sur des terrains partagés sur les prairies du parc», indique l’ancienne patineuse artistique double championne d’Europe et présidente déléguée du Club France auprès du Comité National Olympique et Sportif français.
150 000 euros le pavillon
Les pavillons n’appartiennent pas aux fédérations, mais aux écoles d’architecture. Le ministère de la Culture a fourni une enveloppe d’environ 25 000 euros à chaque école. Toutefois, les structures coûtent bien plus chères. « Ça a coûté beaucoup de temps aux enseignants et aux étudiants qui n’est pas chiffrable. Sur l’aspect matériel, on est dans les 150 000 euros, mais le bilan n’a pas été fait,» détaille à SportBusiness.Club Gilles Duchanois, professeur émérite à l’école d’architecture de Nancy qui s’est occupée du pavillon de la Fédération Française d’Aviron (FFA).
Comme pour les autres projets de Paris 2024, l’héritage est au cœur du projet. Certains pavillons iront à la déchetterie et seront recyclés, d’autres seront remontés en une nouvelle structure. Celui de l’école de Nancy sera déplacé : « Le pavillon sera racheté pour un euro symbolique mais l’acheteur devra le démonter et le remonter lui-même. Actuellement, l’objectif est de le reconstruire dans les Vosges, dans un centre de ressources pour les femmes qui ont eu un cancer du sein, car leur reconstruction s’est faite avec des rameurs,» poursuit-il. Ce sera la seconde vie pour ce pavillon dont la première ne fait que débuter.
Killian Tanguy
© SportBusiness.Club Juin 2024
(*) Les fédération françaises représentées : athlétisme, aviron, badminton, basketball, boxe, canoë kayak, cyclisme, gym, lutte, montagne et escalade, pentathlon moderne, danse, équitation, escrime, roller & skateboard, rugby, surf, tennis de table, tir à l’arc, triathlon et voile