9 juillet 2024

Temps de lecture : 2 min

Les sponsors de Ligue 1 sereins, malgré la menace de l’écran noir

Business. A cinq semaines du début de la saison 2024/2025 de Ligue 1, personne ne sait sur quel écran seront visibles les matchs : aucun diffuseur n’a encore acquis les droits de retransmission du championnat en France. La menace de l’écran noir est bien réelle, et avec elle plane aussi celle de la visibilité des partenaires commerciaux des dix-huit clubs ainsi que ceux la Ligue Professionnelle de Football (LFP). « Je ne crois pas à ce scénario catastrophe, tempère toutefois Christophe Chenut, dirigeant de football. Si cela devait arriver pour une ou deux journées, les sponsors auraient les moyens d’exploiter autrement leur partenariat qu’à travers la panneautique LED et l’exposition des marques sur les maillots ».

Chez les annonceurs, malgré la tempête annoncée, l’heure semble aussi à une certaine sérénité. Après l’échec Mediapro et l’arrêt prématuré du championnat en raison du covid en 2020, les sponsors apparaissent finalement habitués à ce genre de mésaventures. « Ce n’est pas un sujet pour l’instant, balaie un patron d’agence à l’origine d’un partenariat majeur d’un club majeur de Ligue 1. Il n’y a pas de visibilité. C’est vrai. Mais les annonceurs n’en avaient pas beaucoup plus avec Amazon comme diffuseur jusqu’en juin dernier puisque la plateforme ne communiquait pas leurs données d’abonnés. Les partenaires étaient bien incapables d’estimer leurs retombées médias ».

Cette quiétude des sponsors a tout de même un prix. Selon nos informations, les accords de sponsoring permettant à une marque de s’afficher sur la face avant d’un maillot de Ligue 1 s’élèveraient, en moyenne, à 600 000 euros par saison. Pour bénéficier d’une visibilité sur les tenues des joueurs de l’Olympique de Marseille, CMA CGM s’acquitterait par exemple d’un chèque avoisinant les 6 millions d’euros par an. Pour les clubs de bas de tableau comme Angers SCO ou l’AJ Auxerre, les montants seraient inférieurs à 300 000 euros annuels.

Vers une jurisprudence ?

« Nos partenaires n’ont pas les mêmes enjeux que ceux du Paris Saint-Germain, explique un directeur marketing d’un club de Ligue 1 évoluant en “milieu de tableau”. Il y a davantage une dimension locale en termes d’activation. Donc la possibilité de ne pas avoir de visibilité maillot et LED durant quelques matchs ne les préoccupe pas plus que cela. Aucune levée de bouclier n’a été observée ici pour l’instant. Il y a une forme de confiance ». Contacté par SportBusiness.Club, Randstad partenaire officiel du RC Lens et de l’Olympique de Marseille est sur la même longueur d’onde : « Nous ne sommes pas inquiets,» commente un porte-parole.

Face à cette situation, les partenaires commerciaux pourraient tout de même, légitimement, remettre en question leurs accords commerciaux. Mais, encore faudrait-il qu’ils puissent le faire d’un point vue légal. Jusqu’alors aucun contrat liant une marque à un club de Ligue 1 ne comportait de clauses rendant caduques un partenariat en cas d’écran noir du championnat à la télévision. « Cet épisode pourrait donner naissance à de nouvelles clauses et donc faire jurisprudence,» concède un observateur. Lui aussi demeure optimiste quant à l’issue positive des négociations sur les droits TV de la Ligue 1 menées par Vincent Labrune, le président de la LFP.

Titouan Laurent
© SportBusiness.Club Juillet 2024

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