Interview. Le groupe M6 lance “MMA Academy” ce mercredi 20 novembre sur M6+, sa plateforme de streaming gratuite. Ce nouveau programme, conçu comme un concours de talents, s’inscrit dans une tradition bien connue du groupe, qui avait marqué les esprits avec “Popstars” il y a quelques années. Une comparaison assumée par Frédéric de Vincelles, Directeur Général des Programmes en charge des Plateformes et du Sport chez M6.
Le MMA a-t-il désormais conquis ses lettres de noblesse et s’adresse-t-il enfin au grand public ?
Frédéric de Vincelles : « On peut dire que oui, le MMA a vraiment le vent en poupe. Il suffit de voir le succès des événements UFC à l’Accor Arena : il y en a déjà eu trois, et ce sont des rendez-vous majeurs. L’UFC, c’est une marque de référence mondiale. En France, on voit aussi de plus en plus de ligues de MMA se développer un peu partout. La question du MMA à la télévision a été réglée il y a quatre ans. Depuis, les chaînes gratuites peuvent diffuser des combats en direct à partir de 22h30, avec une interdiction aux moins de 16 ans. Bien sûr, tout cela est respecté à la lettre, notamment par W9, qui diffusera la finale de notre nouveau programme, “MMA Academy”. Le MMA a donc désormais sa place à la télé, mais aussi sur les plateformes de streaming. Par exemple, Netflix a récemment lancé “La Cage”, une fiction sur un jeune combattant qui rêve de percer dans ce milieu. Et nous, eh bien, on fait ce qu’on sait faire : des concours de talents. C’est un domaine qu’on maîtrise depuis plus de 20 ans, avec des émissions comme “Popstars”. Cette fois, on applique ce concept au MMA avec “MMA Academy” ».
Le MMA est-il donc assez mature pour être décliné en différents formats d’émissions ?
F. d.V. : « Je ne dirais pas encore qu’il est “mature”. Le MMA reste un univers encore un peu méconnu du grand public, ce qui le rend justement innovant et intrigant. C’est pour ces deux raisons que ça nous intéresse, notamment pour notre plateforme de streaming M6+. Le groupe M6 aime explorer de nouveaux territoires. On s’est posé la question du MMA : “Est-ce qu’on est capables d’acheter des compétitions ?” L’UFC, par exemple, est déjà à RMC Sport et coûte trop cher pour une plateforme gratuite. Alors, plutôt que d’acquérir des droits, on a décidé de créer notre propre programme : un concours de talents autour du MMA ».
C’est donc un Popstars du MMA ?
F. d.V. : « Exactement. Sauf qu’on y a ajouté quelques subtilités : il y a deux équipes en compétition, ce qui ajoute de l’enjeu, et ces équipes sont mixtes. Autre nouveauté, c’est un format hybride : tous les épisodes seront diffusés sur M6+ en exclusivité, et la finale sera retransmise en direct sur W9, le samedi 7 décembre ».
Le MMA est-il aussi un moyen d’attirer un nouveau public ?
F. d.V. : « C’est clairement une des raisons pour lesquelles on s’y est intéressés. Notre plateforme M6+ est déjà très performante : trois millions de personnes y viennent chaque jour pour consommer nos programmes. C’est énorme. Mais il y a un point important : M6+ est une plateforme très féminine, avec près des deux tiers de l’audience composée de femmes. Si on veut continuer à croître, on doit aller chercher d’autres publics, notamment les hommes. Le MMA était une évidence pour ça : c’est un contenu attractif qui permet de toucher un public plus masculin ».
Entretien : Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Novembre 2024
