L’équipe de France féminine dispute dimanche 7 septembre son troisième match de poule de la Coupe du monde 2025 en Angleterre face à l’Afrique du Sud. Derrière l’enjeu sportif, la compétition illustre aussi la lente professionnalisation du rugby féminin en France. Portée par son XV tricolore, la discipline avance mais reste confrontée à un défi majeur : trouver des moyens financiers suffisants pour installer durablement ses joueuses dans un cadre professionnel.
Ces dernières années, plusieurs réformes ont structuré l’Elite 1, désormais composée d’une poule unique de dix clubs. Certaines internationales bénéficient de contrats fédéraux, pris en charge par la Fédération française de rugby (FFR). Ces contrats à temps partiel offrent un salaire garanti, sur un ou deux ans renouvelables. « Le contrat nous ouvre une nouvelle vie sur le monde professionnel», confiait Charlotte Escudero, troisième ligne du Stade Toulousain. Mais la majorité des joueuses doivent encore jongler entre emploi et terrain, faute de statut clair et de rémunération suffisante.
La médiatisation comme élément clé
Les clubs tentent de combler ce vide. Toulouse a conclu des accords avec des employeurs pour réduire le temps de travail de certaines joueuses, le club compensant la perte salariale. « Ce qui a été flagrant, c’est sur l’aspect mental et l’implication», note Céline Ferer, co-entraîneure du Stade Toulousain. D’autres clubs manquent cruellement de moyens. Joanna Grisez, ailière de l’Union Bordeaux-Bègles, champion de France 2025, décrit une salle de musculation de 25 m² sous des gradins partagés avec d’autres sections, symbole des limites actuelles.
La médiatisation est perçue comme la clé pour attirer partenaires et sponsors. Canal+ a diffusé plusieurs matches la saison dernière, dont la finale en clair. Jean-Marc Lhermet, vice-président de la FFR, en fait une priorité : « Plus l’activité sera visible, plus la qualité des matches sera élevée et plus nous intéresserons les partenaires ». Le chemin vers une professionnalisation pleine et entière reste long, mais la Coupe du monde offre une vitrine précieuse pour accélérer ce mouvement. (Avec AFP)
© SportBusiness.Club – Septembre 2025