Oreca veut faire de Marseille “la capitale du basket 3×3”
Interview. Le basket-ball ne se joue pas encore sur les circuits auto. Spécialiste du sport automobile depuis 50 ans, Oreca, reconnue pour ses écuries en sports mécaniques, se lance pourtant dans la discipline avec une certaine ambition autour du 3×3, discipline en plein boom. La société installée dans le Sud organise depuis deux années le 3XFestival à Marseille (Bouches-du-Rhône). Grâce à cette organisation, elle a décroché un Prix Or aux Trophées Sporsora 2025 dans la catégorie “Stratégie Marketing d’un Détenteur de droits”.
Raphaël de Chaunac, le directeur général du Groupe Oreca, a, en marge d’une table ronde qui s’est tenue lors du Sport Med Summit jeudi 6 mars 2025 dans la cité phocéenne, a détaillé, à SportBusiness.Club, les raisons de cette diversification. Le dirigeant entend développer son groupe dans le secteur de l’événementiel sportif. Et pas seulement sur quatre roues.
Comment se porte Oreca ?
Raphaël de Chaunac :« Après une période de Covid-19 un petit peu compliquée, Oreca a repris une croissance continue et forte dans le sport automobile, en développant de nouveaux partenariats avec des constructeurs. Nous avons notamment développé un gros partenariat avec Ferrari, qui nous a confié l’assemblage des Ferrari GT3 et nous a amené des investissements en termes d’espace et de nouvelles technologies. Nous avons aussi développé des partenariats avec Alpine et Hyundai, que nous accompagnons dans les prototypes engagés aux 24 heures du Mans pour la nouvelle catégorie Hypercar. »
Et en dehors du sport automobile ?
R.d.C. : « Notre plateforme “Oreca Store“, qui distribue des équipements et des accessoires dans le sport automobile, s’est ouverte à d’autres disciplines. Nous pilotons les plateformes e-commerce des clubs de football de Nice, de Toulouse et de Marseille, ainsi que celle de la Fédération Française de Rugby, pour ne donner que quelques exemples. Enfin, dans l’évènementiel, nous avons, naturellement, de nombreuses demandes dans le sport automobile comme des lancements de produits ou des activations de marques… Enfin, nous avons créé cet événement, le “3XFestival“, autour du basket 3×3 à Marseille. Il réunit 15 000 personnes sur trois jours. »
Pourquoi avez-vous ce besoin de diversification ?
R.d.C : « Nous avons identifié trois secteurs d’activité : le sport automobile qui est notre univers historique, l’automobile, naturellement, et le sport en général. Le sport automobile reste une discipline sportive et quand vous travaillez sur des communautés de fans ou que vous créez des expériences de marque dans le sport automobile, vous pouvez tout à fait dupliquer ces modèles-là ailleurs. »
Quelles sont les raisons qui vous ont amené à choisir le basket 3×3 ?
R.d.C : « Nous avons cherché un sport émergeant et inclusif, et, très vite, le basket 3×3 est apparu comme la bonne discipline. De plus, la France n’était pas dans le World Tour, qui est le tournoi mondial avec quinze manches. Nous avons aussi dû trouver une ville, et Marseille nous a paru, à travers les échanges que nous avons eus, la plus engagée et la plus motivée. D’un point de vue identitaire, Marseille collait également parfaitement à l’image du 3×3. C’est un sport de rue, il est populaire, inclusif et accessible pour les jeunes. »
Comment se développe le 3XFestival ?
R.d.C : « Nous avons créé cet événement gratuit et donc accessible à tous en partenariat avec la Fédération Française de Basket-ball en 2023. Il était alors organisé au Palais des Sports et nous avions accueilli 6 000 personnes. L’an dernier, nous l’avons déplacé au parc Chanot, ce qui nous a permis de rassembler près de 15 000 personnes. Cette année, du 23 au 25 mai, nous serons à nouveau au Parc Chanot, et nous visons 20 000 spectateurs. Le 3XFestival repose sur deux piliers forts : avoir les deux plus belles compétitions mondiales de basket 3×3, hommes et femmes, et développer le sport amateur. Très vite, nous avons voulu organiser une grande fête autour du basket 3×3 et faire de Marseille la capitale du basket 3×3 pendant trois jours. Nous organisons donc des compétitions pour les jeunes, les fans, les licenciés et les entreprises. »
Avez-vous des perspectives de développement dans d’autres disciplines ?
R.d.C. : « Nous sommes en train de regarder. Nous avons testé un modèle intéressant qui était : “comment arriver à travailler avec une fédération ?“. C’est-à-dire, “comment une fédération et un acteur privé peuvent collaborer ensemble“. La fédération a la délégation de la discipline, l’expérience et l’encadrement. Et nous avons une expérience d’organisateur d’évènements et de création de contenus sur les réseaux sociaux. Il y a donc d’autres catégories de sport qui pourraient correspondre à ce que nous avons fait dans le basket 3×3. »