Des coups de marteau dans un coin, le bruit d’une machine à coudre dans un autre, et celui d’une imprimante 3D près d’un mur. Le mot “atelier” installé au-dessus de la porte d’entrée n’est pas galvaudé. Ici on répare, on raccommode, on révise, on dépanne. Supporteur officiel des Jeux de Paris 2024, Ottobock est un partenaire à part des Jeux paralympiques. L’entreprise allemande a installé ses machines, ses pièces détachées et 164 collaborateurs du monde entier au sein du Village des athlètes. A l’opposé géographique de la polyclinique qui répare les corps, l’atelier d’Ottobock soigne le matériel, du fauteuil roulant à la prothèse de jambe.
« Jusqu’aux derniers Jeux nous étions en zone mixte, à la sortie du Village : là, nous sommes au cœur, se réjouit Fabienne Bonnet, responsable communication d’Ottobock France. C’est moins de contraintes pour les athlètes ». Ces derniers ont vite compris l’utilité du service proposé par l’entreprise. Alors que les Jeux paralympiques n’ont pas encore débuté, l’entrée grouille déjà de para-sportifs de toutes nationalités. On y entend de l’anglais, mais de l’espagnol, du néerlandais et même du français. « Avec nos collaborateurs nous pouvons parler 35 langues,» poursuit la responsable.
Un rôle social
Chez Ottobock tout est possible et réparable. Le stock comporte 20 000 pièces détachées. Trois camions ont été nécessaires pour les transporter, et il a fallu trois jours pour installer les outils, la ponceuses, le four, la machine à coudre et l’imprimante 3D. « En ce moment ce sont des fauteuils roulants de ville que nous réparons, explique Fabienne Bonnet. Le transport en avion a parfois abimé une roulette ou un pneu. Quand la compétition débutera, nos techniciens orthopédistes pourront intervenir sur des prothèses de course ». L’atelier, théoriquement ouvert jusqu’à 23h00, compte réaliser 200 interventions quotidiennes.
« Nous sommes au service des athlètes, poursuit la responsable. Nous devons parfaitement identifier leurs besoins et demandes ». Toutes les réparations sont gratuites. Ottobock a aussi conscience du rôle social joué auprès de sportifs paralympiques venant de pays moins dotés que les grandes nations comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou la France. Son atelier est parfois là pour remettre à neuf un matériel usé, ou même pour offrir de meilleures prothèses. Pour cela, les techniciens ne comptent pas les coups de marteau.