Gare aux embusqués. A moins de six mois du début des Jeux, toutes les équipes juridiques de Paris 2024 sont sur le qui-vive. Objectif : débusquer tous les petits malins qui espèrent bénéficier économiquement de l’événement, mais sans bourse délier. Une technique baptisée “ambush” (marketing d’embuscade). Cette mission sensible est dans les mains de Romain Voillemot, le Directeur juridique du Comité d’organisation (Cojo). A lui et à ses équipes d’avocats de veiller au grain et sur… un millier de marques, dessins ou noms déposés.
Il s’agit de protéger les droits du mouvement olympique, mais aussi les droits acquis par des partenaires officiels déboursant pour cela des dizaines de millions d’euros annuels afin d’associer leurs noms aux anneaux. Logos, dessins, emblèmes, slogans, termes… le portefeuille d’éléments protégés à surveiller avant, pendant et après les Jeux est immense. Les anneaux, bien sûr, sont les éléments visuels les plus appréciés par les contrefacteurs. C’est le cas aussi des agitos pour les Jeux paralympiques et des logos de Paris 2024.
Figurent aussi dans ce catalogue de droits contrôlés, les logos des comités nationaux olympique et paralympique, les dessins des mascottes, les phryges, le design de la torche, l’hymne officiel de Paris 2024, et même sa typographie spécifique. L’ensemble de ces dessins et emblèmes sont déposés et protégés par les articles L141-5 et L141-7 du code du sport. Ce sont les éléments les plus convoités par les pirates. Ce ne sont pas les seuls. Gare aussi à l’emploi de certaines expressions dans un usage commercial.
Ni “JO”, ni “Allez les Bleus”
Ainsi, l’utilisation du terme “Jeux olympiques” est évidement interdit, sauf autorisation pour les marques partenaires. C’est également le cas, par exemple, pour “olympisme”, “olympiade” et “olympique”. Toutefois, une dérogation a été accordée aux clubs sportifs comme L’olympique lyonnais et l’olympique de Marseille, ou aux bars dont le nom est utilisé depuis plusieurs années. Interdits encore “JO”, “JP” et tous les termes avec “2024”, comme “Talents 2024”, “Ambition 2024” ou “Planète 2024”.
Des “propriétés signatures” figurent aussi dans ce catalogue de termes réservés au mouvement olympique. C’est le cas pour “Olympiade culturelle”, “Terre de jeux”, “Génération 2024” et aussi “Relais de la flamme” et “Semaine olympique et paralympique”. Impossible pour une marque de reprendre ces termes sous peine d’une grosse verbalisation. Les avocats de Paris 2024 veillent au grain, même pour “Allez les bleus”. La marque a été récupérée début 2015 par le Comité olympique français. Pas d’inquiétude cependant : les supporters ne seront pas à l’amende s’ils crient cet encouragement aux athlètes tricolores. C’est gratuit.
Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Février 2024