Ce ne sera pas un autre village d’athlètes. Mais presque. Dès lundi 8 juillet 2024, l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (Insep) se met à 100% au service de l’équipe de France olympique et paralympique. Le lieu, situé à l’Est de Paris dans le bois de Vincennes, devient la “base arrière” des Bleus. L’objectif de l’opération est de permettre aux athlètes tricolores de finaliser leur préparation physique et sportive pour les Jeux de Paris 2024.
Pendant deux mois, jusqu’au dimanche 8 septembre 2024, date de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques, seize fédérations représentant vingt-six disciplines olympiques et sept autres paralympiques rassemblant treize disciplines, poseront leurs sacs dans ce temple de la performance. Ce sont elles qui ont directement réservé les lieux au travers des conventions signées avec l’établissement.
La moitié de l’équipe de France olympique et les trois-quarts de la délégation paralympique devraient y passer. Le site sera ouvert aux sportifs et cadres techniques accrédités, mais aussi aux partenaires d’entraînement et directeurs sportifs non-accrédités. Au plus fort, 350 personnes y seront à la journée, dont 250 qui y dormiront également. Ce sera le cas pour les équipes de France de badminton et de basket-ball. Ces derniers bénéficieront d’un accès plus pratique d’accès à Accor Aréna où se joueront les phases finales du tournoi olympique, que s’ils étaient au Village de Saint-Denis.
Des climatiseurs portatifs
Afin de mettre les athlètes français dans les meilleures conditions, l’Insep s’est refait une beauté : rénovation de la piste d’athlétisme, construction de terrains de basket 3×3 couverts et extérieurs, amélioration du service médical, mais aussi installation d’une quarantaine de caméras de vidéo-surveillance et d’un mur d’images au PC sécurité. Dans le même temps la couverture wifi a été renforcée, l’espace restauration a été réagencé, et une place a été aménagée avec des écrans afin de suivre les compétitions des Jeux, mais aussi les autres événements comme l’Euro ou le Tour de France,
Côté confort, des espaces de vie ont été créés dans les hébergements, quatre nouvelles chambres pour personnes à mobilité réduite ont été aménagées, 135 climatiseurs portatifs ont été acquis et toute la literie, soit 503 lits, a été changée. Une opération réalisée grâce à Bultex et sa maison mère Cofel au travers un mécénat, qui n’a donc rien coûté à l’Insep. Enfin, l’ensemble du site a pris le “Look of the Games” en se pavoisant aux couleurs et logos de Paris 2024 et de l’équipe de France .
Un programme réplica
L’ensemble de ces travaux et investissements s’élève à 11 millions d’euros, entièrement financés par l’État. À cette enveloppe s’ajoute une subvention de 1,5 million d’euros de la part de l’Agence National du Sport (ANS). Ce budget a été destiné au programme “réplica”. Celui-ci permet de financer et d’acheter le même matériel qui sera utilisé lors des Jeux. C’est, par exemple, le cas du tapis de sol violet de la marque Daebo du taekwondo ou celui Taishan de la lutte Taishan. C’est aussi la piste d’escrime Allstar ou celle d’athlétisme Mondo. Mais celle-ci ne sera pas violette comme au Stade de France simplement parce qu’il était impossible de se procurer cette couleur.
En revanche, les nageurs ne pourront pas s’entraîner sur les même plots de départ utilisés pour les Jeux dans la Paris La Défense Arena, car les fournisseurs les ont produits exclusivement pour la piscine du stade couvert de Nanterre et ne sont pas commercialisés par ailleurs.
Dans le registre marketing, l’Insep possède des partenaires communs avec Paris 2024. C’est le cas de Danone, Toyota ou encore Visa. En revanche, d’autres comme l’Oréal ou Adidas ne sont des sponsors olympiques. Malgré tout, leurs logos resteront affichées. « Nous avons fait attention et avons contrôlé que les anneaux ne soient pas utilisés dans le cadre du communication des athlètes : nous craignions surtout que certains se prennent en photo devant les emblèmes olympiques avec leurs sponsors pour une diffusion sur les réseaux sociaux », a répondu Fabien Canu, le Directeur général de l’Insep, à SportBusiness.Club. Jusque là, tout se passe bien pour les Français…
Killian Tanguy, à l’Insep
© SportBusiness.Club Juillet 2024