29 février 2024

Temps de lecture : 6 min

Paris 2024 récupère les clés du Village des athlètes

Vendredi 1er mars, Tony Estanguet, le président du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, aura un jeu de clés supplémentaire dans la poche : celles du Village des athlètes. Ce jeudi 29 février, la Solidéo, chargé de construire le site, lui remettra le trousseau, sous les yeux d’Emmanuel Macron, le Président de la République. Un moment solennel qui marquera le passage d’une nouvelle étape pour les Jeux de Paris. Toutefois, si le Chef de l’Etat entend inaugurer le lieu, celui-ci ne sera officiellement ouvert que bien plus tard, en juillet, avec Thomas Bach, le président du Comité International Olympique.

Pour l’heure, et jusqu’au vendredi 12 juillet prochain, les bâtiments du Village resteront vides. Ce jour-là, seuls les chefs de mission des différentes délégations seront tolérés. Avec Paris 2024 ils feront un état des lieux et commenceront à préparer les logements pour leurs athlètes. Le COJO a déjà transmis les dimensions des pièces, façades et même balcons pour que chaque délégations préparent leurs propres décorations. Celles-ci devront néanmoins respecter la charte olympique : aucun logo ni message politique ne seront tolérés. .

Une fois décorés et préparés, les appartements pourront enfin recevoir les athlètes. Ce sera à partir de jeudi 18 juillet, date d’ouverture du Village. En tout, 10 000 athlètes et 4 250 accompagnants sont attendus. Il faudra traiter jusqu’à 3 000 admissions par jour ! Tous arriveront par la “Main Entrance”, située au nord du village, en bord de Seine. Derrière l’entrée principale et officielle se trouvera “Olympic Village Plaza”, une place qui sera l’unique lieu accessible aux personnes extérieures. C’est le point de rencontre pour les proches, les familles, les invités des athlètes. Ce sera la zone mixte des médias, l’unique point physique d’interview.

Cette place comprendra les seuls services payants du village : un salon de coiffure et de pédicure installé par P&G et un magasin Samsung, deux partenaires mondiaux des Jeux. S’y trouveront aussi une supérette Carrefour et un magasin Fnac, associés à Paris 2024, ainsi qu’un café, un bureau de poste, une banque et un écran géant où seront diffusées les épreuves.

Une fois entrés au Village, accréditation autour du cou et sacs à la main, les athlètes rejoindront leur appartement. Ils y en a 3 000, répartis dans 82 bâtiments résidentiels rassemblant 7 200 chambres au total. Chaque appartement, une petite dizaine par bâtiment, est composé de 1 à 4 chambres et peut accueillir entre 2 et 8 athlètes. Tous les appartements ont 1 ou 2 salles de bain et possède un espace de vie commune. En revanche, il n’y a pas de cuisine. Les athlètes se restaureront dans des espaces dédiés.

Proposées comme chambre aujourd’hui, les cuisines sont prééquipées et seront retransformées après les Jeux… Du coup, certaines pièces sont composées à la fois d’un parquet et d’un carrelage. Autre curiosité, les prises électriques ne sont pas au ras du sol, mais à mi-hauteur afin de les rendre accessibles à tous.

Dès le 1er mars Paris 2024 va commencer à équiper et meubler les appartements. Sont prévus 23 250 couettes, 14 250 tables de chevet et liseuses, 10 879 assises de différents modèles, 8 200 ventilateurs, 7 600 étendoirs, 5 535 sofas et 1 681 étagères. Le nettoyage des appartements sera, lui, assuré par Accor, autre partenaire de Paris 2024. Dans les espaces communs et dans les chambres le ménage sera effectué tous les 4 jours. Dans les salles de bain et les toilettes, ce sera tous les 2 jours. En cas de demandes supplémentaires, comme un changement de résidents, le service sera payant pour la délégation.

Chaque Comité olympique a déjà fait remonter ses volontés à Paris 2024 pour l’occupation des bâtiments. Charge au Cojo de les attribuer aux délégations. Le village est composé de 5 secteurs : Abbesses, Bastille, Dauphine, Étoile et Fêtes. Ils sont situés plus ou moins loin des installations communes, notamment le restaurant central. En tant que nation hôte, la France a été la première à faire son choix. C’était il y a 3 ans. Ensuite, les attributions se sont réalisées par ordre décroissant de l’importance des délégations : Etats-Unis, Chine, Brésil… etc. Pour des raisons de sécurité, seules une quarantaine de délégations connaissent déjà le logement qui leur a été attribué. Elles représentent 90 % des athlètes.

Les autres prendront connaissance du lieu à leur arrivée. Les plus grosses délégations occuperont un ou plusieurs bâtiments. Les plus petites devront se partager les immeubles. Un logement peut être mixte (homme/femme), mais seuls des athlètes ou accompagnants de même nationalité peuvent se trouver dans un même appartement. Les rez-de-chaussée des immeubles, transformés en commerces après les Jeux, seront des espaces médicaux, des bureaux, des lieux de stockage ou encore des lounges dédiés aux Comité nationaux. Paris 2024 doit fournir ces espaces en fonction de la taille des délégations : plus de 10 millions d’euros a été investi dans ces aménagements.

Après s’être installés dans leurs chambres, les athlètes pourront aller découvrir les autres lieux, notamment les espaces de restauration. Ils y en aura trois dans le village, dont le restaurant principal dans la cité du cinéma. Il sera ouvert 24 heures sur 24 et proposera 3 200 places assises. Un restaurant secondaire de 600 places est situé sur l’Île Saint-Denis. Il ne sera ouvert que durant la journée. D’autres espaces temporaires appelés “Grab & Go” seront disséminés dans le village. Jusqu’à 40 000 repas seront servis par jour dans ces différents espaces.

A côté du restaurant principal, les athlètes trouveront des infrastructures pour s’entraîner. Il y aura sept sites dont certains dédiés à des disciplines, notamment l’haltérophilie, le pentathlon moderne, l’escrime, le goalball, le basket-ball, le basket fauteuil, le volley-ball, le volley assis, la lutte ou encore le breaking. Un centre de fitness de 3 000 mètres carrés et comprenant 368 équipements sportifs Technogym sera également ouvert 24 heures sur 24.

En cas de blessure, les athlètes pourront être soignés sur place. Le village possèdera en effet une polyclinique… qui fera également office de centre antidopage. Ce centre médical concentrera une pharmacie, des appareils pour réaliser des IRM (Imagerie par résonance magnétique) et des radios, un cabinet de dentiste, des ophtalmologues et des gynécologues.

Si le village n’est pas un endroit de fête, même si l’endroit est généralement très festif, il possèdera tout de même un espace de divertissement. Celui-ci accueillera jusqu’à 600 personnes et sera situé à l’extrémité ouest du secteur Dauphine, sur les berges de la Seine. Des écrans vidéos pour suivre les compétitions y seront installés, ainsi que des jeux d’arcade et un bar tenu par Coca-Cola, partenaire du CIO.

Pour ceux préférant les espaces plus naturels, une promenade le long de la Seine a été aménagée. Ils pourront aussi se balader dans les 6 hectares d’espaces verts qui composeront le Village avec ses 9 000 arbres. Afin de passer d’un lieu à un autre, 200 vélos seront mis à disposition ainsi que des navettes électriques Toyota disponibles 24 heures sur 24.

Une fois les Jeux olympiques terminés, dimanche 11 août 2024, les délégations auront deux jours, jusqu’au mardi 13 août, pour plier bagage et quitter les lieux. Le village fermera ses portes mercredi 14 août jusqu’à samedi 17 août. Il s’agira de nettoyer les logements, de changer les drapeaux et les logos afin d’adapter le site aux Jeux paralympiques. Pas besoin d’adapter les appartements : tous sont conçus nativement pour être inclusifs.

Là encore une phase de préouverture, dimanche 18 août, précédera l’ouverture officielle du village pour les para-athlètes, mercredi 21 août. Il faudra accueillir 4 400 athlètes et 4 600 accompagnants. Ils bénéficieront des mêmes infrastructures. Seul le quartier situé sur l’Île Saint-Denis ne sera pas utilisé où aura déjà débuté la phase de transformation vers des appartements grand public.

Dans le village, Toyota installera des stands de micro-mobilités à plusieurs endroits. Les para-athlètes pourront se voir confier des “roues motorisées” pour leurs fauteuils afin de faciliter leurs déplacements. Le village des athlètes fermera définitivement ses portes mardi 10 septembre, deux jours après la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques. Ensuite, le Cojo rendra les clés à la Solidéo vendredi 1er novembre 2024. La société se chargera alors de réalisés différents travaux afin d’adapter tous les bâtiments dans le cadre du plan d’héritage. Le nouveau quartier accueillera ses premiers habitants à partir de l’été 2025. D’ici là, les appartements seront enfin équipés d’une cuisine.

Killian Tanguy
© SportBusiness.Club Février 2024

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