Organisations. Le tournoi de Roland-Garros a beau se dérouler dans un cadre prestigieux, l’ambiance y frôle parfois celle d’un stade de football. Cette année, Miomir Kecmanovic en a fait l’amère expérience. Le Serbe, battu mercredi 28 mai par Quentin Halys sur le court n°14, a dénoncé une atmosphère “horrible”, allant jusqu’à affirmer avoir été “craché dessus”. Jaume Munar, dominé par Arthur Fils, a lui aussi regretté “un manque total de respect”, accusant le public de “fanatisme”.
Le Majorquin regrette « le fait que (les spectateurs) chantent sans arrêt, qu’ils interrompent continuellement». Il s’agit pour lui de “fanatisme”, un chauvinisme qui “pèse trop lourd”. « Il faut se rappeler qu’on est là pour faire notre travail, ça ne doit pas ressembler à un cirque« , a cinglé l’Espagnol, pour qui le public français est le “plus perturbant” du circuit. « Quand tu vois le public au foot, en NBA, ici c’est rien,» juge à l’inverse son bourreau Arthur Fils.
Ce dernier assume et se félicite de cette ferveur : sans le soutien du public, il estime n’avoir eu “0 % de chance” de remporter son marathon de 4h25. Même Novak Djokovic, habitué des ambiances hostiles, a dû rappeler au public du court Suzanne-Lenglen de garder “le respect” après un service interrompu par le bruit. Mais le Serbe l’a reconnu avec le sourire : « Ce n’était pas facile, mais c’est normal contre un Français. »
A Paris, le débat sur le comportement de spectateurs n’est pas nouveau. Porte d’Auteuil comme à l’Accor Arena, le public prend parti, encourage, chante, vit le match. Une ambiance rare dans le monde du tennis, parfois jugée excessive. Ailleurs, certains tournois, comme à Melbourne, ont aussi dû déplacer des matchs trop proches de bars pour garantir le calme. Anastasia Pavlyuchenkova avait alors dénoncé un “manque de sérieux” des spectateurs australiens.
A Roland-Garros, les responsables défendent l’ambiance. « C’est comme ça que sont les Français,» explique Gilles Moretton, président de la Fédération Française de Tennis. Il admet que « parfois, ils font trop de bruit,» tout en jugeant que cette passion est « bonne pour le tennis.» Jannik Sinner, le Numéro Un mondial est plus phylosophe : pour lui, tout dépend de l’attitude du joueur. « Le plus important, c’est de produire un bon match. C’est pour ça que les gens viennent,» rappelle-t-il. (Avec AFP)
© SportBusiness.Club – Mai 2025