Les compétitions motocyclistes comme les 24 Heures du Mans Motos qui se sont déroulées samedi 20 et dimanche 21 avril 2024, ne doivent pas renvoyer une image évoquant le film “Mad Max”, a assuré Sébastien Poirier, le président de la Fédération Française de Motocyclisme (FFM). « Il ne faut pas par faiblesse se laisser déborder par des comportements qui conduisent au final à associer les 24 Heures du Mans Motos à Mad Max. La moto ce n’est pas ça,» a-t-il assuré lors d’un entretien accordé à l’AFP en marge de la course d’endurance qui se tenait sur le circuit Bugatti au Mans (Sarthe).
Les 24 Heures Motos, dont c’était la 47e édition, sont souvent le théâtre de débordements de spectateurs qui brûlent des motos après avoir fait hurler leurs moteurs jusqu’à les casser. En 1992, neuf motards parmi les spectateurs avaient trouvé la mort lors d’accidents autour du circuit. « La moto ce sont des gens responsables, passionnés qui veulent vivre leur sport en toute tranquillité et emmerder personne,» a souligné le président de la fédération.
L’Automobile Club de l’Ouest (ACO), promoteur des 24 Heures, a organisé pour la première fois cette année une parade des motos engagées pour la course dans le centre-ville du Mans afin d’associer davantage la population locale à la tenue de l’épreuve. Il était aussi interdit cette année de faire entrer dans l’enceinte du circuit des épaves ainsi que des motos avec des pots d’échappement trafiqués. Consigne avait été donnée aux spectateurs d’être le plus silencieux possible entre minuit et dimanche matin pour ne pas troubler le voisinage du circuit.
Trop peu de femmes en moto
Selon Sébastien Poirier, « il ne faut pas avoir peur de mettre un frein à des dérives qui sont préjudiciables à moyen-terme aux 24 Heures ou à la moto ». Interrogé sur le fait que seulement une femme figurait au sein des 48 équipages qui participaient aux 24H du Mans ce weekend, le président de la FFM a assuré que l’objectif est d’augmenter leur présence. « Aujourd’hui en France, on a jamais eu autant de femmes qui passent leur permis moto et il y a 7% de femmes parmi les licenciés en sport moto soit, de mémoire, 4 600 femmes contre 2 500 en 2010,» a-t-il souligné.
Il existe en France un championnat spécifiquement féminin dans chaque discipline, a rappelé Sébastien Poirier, soulignant que rien n’empêchait une femme de s’engager dans un championnat mixte. « Mais on sanctuarise un espace pour elles, notamment pour celles qui débutent sur le tard,» souligne le président de la FFM, par ailleurs vice-président de la fédération internationale. Celle-ci lance cette année un championnat du monde de vitesse exclusivement féminin. « Je suis persuadé qu’on va sur une tendance lourde qui va voir de plus de plus de femmes dans nos championnats et c’est tant mieux,» indique Sébastien Poirier. (Avec AFP)
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