Bureau Vallée, Maître Coq, Apicil, V and B… La liste des marques ayant annoncé la fin de leur engagement dans la voile, notamment dans la classe Imoca, s’allonge depuis plusieurs mois. Un mouvement de retrait qui touche aussi des structures d’envergure comme TR Racing (TRR), l’écurie de Thomas Ruyant. Le navigateur nordiste, double vainqueur de la Transat Jacques-Vabre, s’apprête à remettre son titre en jeu lors de l’édition 2025, désormais baptisée Transat Café l’Or 2025, dont le départ sera donné le 26 octobre depuis Le Havre (Seine-Maritime). Cette fois, il naviguera en double avec l’Italien Ambrogio Beccaria, à bord de son ancien monocoque passé sous les couleurs d’Allagrande-Mapei.
En attendant la mise à l’eau de son nouveau bateau, prévue pour le printemps 2026, Thomas Ruyant cherche un nouveau sponsor principal capable d’accompagner son ambitieux programme sportif. Son partenaire historique, Advens, a en effet décidé de se retirer après sept années de collaboration marquées par des victoires et une forte visibilité médiatique. « Le contexte économique est compliqué, mais on y croit, confie Sébastien Vandame, directeur marketing de TR Racing. La voile a un vrai rôle à jouer dans notre société, car elle véhicule des valeurs fortes comme l’émotion, la performance et le partage. »
Depuis le siège de l’écurie à Lorient (Morbihan), Sébastien Vandame multiplie les rendez-vous et les présentations du projet auprès des marques. « La principale difficulté aujourd’hui, c’est que beaucoup d’entreprises peinent à se projeter, explique-t-il. Notre travail consiste à comprendre leurs enjeux, leurs besoins de communication et de sens, afin de leur proposer un projet cohérent et rationnel. » Selon le programme sportif, calé sur les enjeux du potentiel sponsor, l’investissement nécessaire s’établit entre 4 et 6 millions d’euros par an.
Un bateau en construction et financé
« Le partenaire idéal serait une marque française, mais avec une ambition internationale,», poursuit Sébastien Vandame. La montée en puissance d’épreuves comme The Ocean Race permet désormais à la course au large de rayonner au-delà du littoral français, tout en conservant des événements emblématiques comme le Vendée Globe. « Nos ambitions sont élevées et TRR dispose de solides atouts : un skipper performant, une équipe expérimentée et un bateau de dernière génération financé et en construction,» insiste le responsable marketing.
Une quinzaine d’équipes Imoca sont actuellement à la recherche d’un sponsor principal pour leurs projets Vendée Globe 2028. Du coup, dans cet univers où les budgets se chiffrent en millions d’euros, la différenciation passe par la qualité du projet sportif, mais aussi par l’activation marketing proposée. « Nous offrons un service clé en main, souligne Sébastien Vandame. Notre bâtiment à Lorient a été conçu pour accueillir partenaires et invités dans des conditions optimales, avec des espaces dédiés à l’hospitalité et à la production de contenus ».
Malgré un contexte incertain, TR Racing se veut donc optimiste. Plusieurs discussions sont en cours, même si aucun accord n’a encore été signé. Le design du futur Imoca commence à prendre forme dans le chantier CDK de Lorient où il est construit, à deux pas de la base de l’écurie. Les équipes techniques sont prêtes. Il ne manque plus que la couleur à choisir et le nom à apposer sur la coque.
Bruno Fraioli, envoyé spécial au Havre (Seine-Maritime)
© SportBusiness.Club – Octobre 2025