L’UEFA et World Rugby au tournant des compétitions féminines
Colloque. L’année 2025 sonne plus que jamais comme l’année du sport féminin. Le sujet sera au cœur de l’été avec l’Euro de football en Suisse et le Mondial de rugby en Angleterre. « Cette année est une grande étape,» a confirmé Guy-Laurent Epstein, directeur marketing de l’UEFA, lors du colloque organisé par SportBusiness.Club ce mercredi 14 mai 2025 au siège de TF1 (Boulogne-Billancourt). « Avec l’Euro en Suisse, nous allons atteindre 150 millions d’euros de revenus, c’est dix fois supérieur à ce que nous avons enregistré en 2017 et trois fois plus qu’en 2021,» a-t-il révélé.
Chez World Rugby, le constat est identique. « Le Mondial 2025 n’aura rien à voir avec les précédents, a assuré Michel Poussaut, directeur des revenus de la Fédération. Nous allons faire de cette compétition un moment générationnel. Le tournoi se déroulera dans huit villes hôtes contre une seule habituellement. Nous sommes passés de 12 à 16 équipes avec l’ensemble des continents représentés. La billetterie connaît un véritable succès avec 300 000 billets déjà vendus sur 400 000 espérés ».
Programme commercial distinct
Les annonceurs semblent avoir perçu cette dynamique. L’Euro féminin de football 2025 bénéficiera de 25 partenaires officiels dont cinq locaux. « Il y a quelques années les marques voyaient le football et le sport féminin comme un enjeu RSE, a estimé Guy-Laurent Epstein. Cela existe toujours, mais désormais il y a l’aspect marketing et notamment le retour sur investissements. C’est une évolution très importante et montre que l’approche à changé ».
Un succès qui s’explique sans doute par la mise en place de programmes commerciaux propres à chaque compétition, masculine et féminine. Un choix fait aussi bien par l’UEFA que World Rugby. « Pour les compétitions féminines, les montants de sponsoring sont moins élevés, a rappellé Michel Poussau. L’exposition est moindre aussi que pour les compétitions masculines. Mais elle reste tout de même importante. C’est un excellent investissement pour les annonceurs ».
Vers un record d’audiences ?
Au-delà des annonceurs, les médias ont leur rôle à jouer pour faire de cet été sportif un tremplin pour les années à venir. Le groupe TF1 diffusera en intégralité les deux compétitions avec des moyens de production similaires aux événements masculins a affirmé Julien Millereux, directeur des sports du groupe audiovisuel. Pour l’Euro féminin, TF1 mobilisera son “duo de choc” composé de Grégoire Margotton et Bixente Lizarazu pour commenter les grands matchs de la compétition.
TF1 féminisera par ailleurs son dispositif éditorial et proposera du contenu “inside” dans le but de permettre aux téléspectateurs de découvrir plus en détail les joueuses des équipes de France de football et de rugby. « Il y a un besoin d’incarnation,» a insisté Julien Millereux.
Ces efforts, et de bons résultats sportifs des tricolores, pourraient permettre au groupe TF1 de battre des records d’audiences sur le sport féminin. Pour cela, il faudra aussi faire mieux sportivement qu’en 2019 lors du quart de finale malheureux des Bleues de la Coupe du monde de football face aux Etats-Unis : 10,7 millions de personnes étaient devant le poste pour ce match.
