Président de World Rowing, la fédération internationale d’aviron, l’ancien champion olympique Jean-Christophe Rolland est un des quatre membres français du Comité International Olympique (CIO). Il est présent à Gangwon 2024 sur les Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) d’hiver pour observer et échanger, mais avec l’esprit déjà complètement tourné vers les Jeux de Paris et les compétitions prévues à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), site du Stade Nautique Olympique.
Quel est votre rôle dans ces JOJ en tant que membre du CIO ?
Jean-Christophe Rolland : « Les JOJ, c’est quand même un produit du mouvement olympique. Il s’adresse à la population des jeunes. Donc pour moi, venir aux JOJ d’hiver, c’est une expérience, bien sûr. C’est aussi prendre part en tant qu’officiel, en tant que membre du CIO à l’organisation d’un événement du CIO. Maintenant, je suis dans un rôle un petit peu particulier parce qu’évidemment, ce sont des sports d’hiver, ce ne sont pas des sports d’été. C’est un environnement différent. Je suis là aussi pour rencontrer les autres fédérations, pour voir comment ça se passe. C’est toujours important pour nous de faire un peu de réseau, de travailler le relationnel et de comprendre un peu ce qui se passe autour du mouvement olympique dans les autres sports. Et puis c’est aussi de profiter de ces moments-là pour voir les épreuves, voir un peu comment s’organisent les autres sports et voir comment on peut continuer à progresser dans le mouvement olympique pour s’adapter au monde qui bouge ».
Vous êtes plus actif dans Paris 2024…
J.-C.R. : « Oui, on est dans la dernière ligne droite pour Paris 2024. Bon, je dirais qu’il n’y a pas vraiment de connexion entre les deux organisations. On est dans des événements qui n’ont ni le même profil ni la même ambition, pas du tout la même finalité. Donc je dirais que c’est assez déconnecté. Maintenant, comme je rencontre beaucoup d’autres membres du CIO, ils me posent des questions, ils savent que la prochaine échéance arrive très vite. Donc il y a les questions habituelles et c’est bien aussi de pouvoir être là pour répondre dans la mesure où je peux y répondre ».
Y-a-t-il des idées à prendre dans une organisation comme ici ?
J.-C.R. : « Alors, on apprend toujours de ce type d’expériences. On trouve toujours des choses nouvelles. Alors, encore une fois, je dirais que les JOJ, c’est une organisation bien spécifique. Il ne faut pas voir ça comme des mini-jeux olympiques. Le standard n’est pas le même mais c’est une étape importante pour ces athlètes dans la suite de leur carrière ».
Vous êtes membre du CIO en tant que président de World Rowing. Cela veut dire que vous avez une échéance liée à votre mandat ?
J.-C.R. : « Je suis membre du CIO en tant que président d’une fédération internationale (FI). J’ai été élu dans le contingent des Fédérations Internationales. C’est-à-dire que si je perds ma fonction de président de FI, je perds ma place au CIO ».
Quelle est l’échéance ?
J.-C.R. : « Les prochaines élections ont lieu en 2025 »
Avez-vous envie de continuer ?
J.-C.R. : « Il n’y a pas qu’une question d’envie, il y a une question de contexte, il y a une question de comment on résout une équation à multiples entrées. Et pour l’instant, je suis dans l’analyse de cette équation et je n’ai pas encore le résultat d’un certain nombre de questions à résoudre ».
Ici on fait vivre l’héritage de PyeongChang 2018. Y-a-t-il des idées à creuser pour faire vivre dans le futur des équipements comme le Stade Nautique Olympique de Vaires sur Marne
J.-C.R. : « A Paris on utilise des installations existantes sur beaucoup de sites de compétition. Vaires sur Marne, c’est un bassin qui existe depuis longtemps. Bon, il y a eu un certain nombre d’aménagements, il y a eu des progrès, et des améliorations sur certains plans. Donc ça oui, mais j’ai aucun doute qu’on continuera à utiliser ce bassin et ses installations dans l’avenir. J’allais dire l’héritage n’est absolument pas une problématique ».
Ce site sera t-il davantage utilisé par le grand public ?
J.-C.R. : « C’est un site qui appartient à la région, qui, aujourd’hui, accueille aussi déjà des publics. Il y a un opérateur qui gère le site. Donc nous, en tant que Fédération internationale, bien évidemment, c’est plus sur les événements internationaux, sur les compétitions internationales. Si la France veut candidater, et bien ce sera avec beaucoup d’attention que l’on examinera le dossier de candidature ».
La question des transports touche aussi Vaires-sur-Marne. L’accès sera-t-il facile pour le public ?
J.-C.R. : « Oui, il y a des lignes qui desservent relativement bien le site. Maintenant, on a une grosse capacité d’accueil donc ça veut dire aussi beaucoup de gens à déplacer. Il y a la ligne du RER A, mais il y a aussi une ligne SNCF. Et à partir des stations assez proches, soit à pied, soit par des principes de navettes, on devrait pouvoir acheminer tous les spectateurs, mais c’est vrai qu’il faudra que les gens anticipent un peu parce qu’on est sur de grosses jauges. Le système de transport parisien, c’est quand même un système qui tourne, qui a une grosse capacité. Donc Île-de-France Mobilité, qui gère tout ce qui est transport en Île-de-France, se veut rassurant. On espère que tout ça fonctionnera bien. Maintenant, on n’est pas à l’abri d’incidents techniques, on n’est pas à l’abri d’un certain nombre de choses, dans ces cas il faudra qu’on s’adapte. Mais je dirais que pour moi, tous les spectateurs et bien sûr les athlètes en premier lieu, les officiels, devraient pouvoir arriver sans problème ».
Entretien : Bruno Cuaz, envoyé spécial à Gangwon (Corée du Sud)
© SportBusiness.Club Janvier 2024