7 février 2024

Temps de lecture : 3 min

Alain Lebœuf (Vendée Globe) : “Faire connaitre nos engagements à l’international”

Interview. Le Vendée Globe, dont la 10e édition s’élancera dimanche 10 novembre 2024 depuis les Sables-d’Olonne (Vendée) a présenté, ce mardi 6 février 2024, au siège de l’Unesco à Paris, ses 10 engagements environnementaux. Alain Leboeuf, le président de la SAEM Vendée Globe, l’entité propriétaire de la course, revient pour SportBusiness.Club sur ces règles et qu’elles impliquent pour la course à la voile autour du monde en solitaire, sans escale ni assistance.

Pourquoi le Vendée Globe prend ces 10 engagements RSE ? 

Alain Lebœuf : « Nous sommes aujourd’hui très observés dans ce que nous faisons. Nous avons cette chance d’avoir une compétition sportive et d’aventuriers qui se déplacent sur l’ensemble des océans du monde, où personne ne peut aller. Si nous étions restés sur le projet sportif initial, nous louperions cette noble mission que nous pouvons entreprendre. Mon engagement sur les sujets environnementaux date d’il y a de très nombreuses années, quand j’étais parlementaire. C’est pour cela que sur cette 10e édition, avec 40 bateaux et donc 40 vecteurs d’observation et de captage de données, je voulais prendre des engagements environnementaux. ».

Ces sujets environnementaux coûte-t-il plus cher à une organisation ?

A.L : « Pas obligatoirement. Il y a tout un travail de communication, mais aussi de sensibilisation. Quand nous décidons de mettre dans nos marchés des entreprises qui répondent aux exigences environnementales, les marchés seront les mêmes. Sur le village, nous demandons aux uns et aux autres de se comporter d’une manière noble. Donc il n’y a pas de frais supplémentaires. Idem pour nos visiteurs. Ce sont des engagements simples, qui ne nous coûtent rien de plus, mais qui sensibilisent. Il y a évidemment quelques finances supplémentaires, en particulier pour les capteurs, mais sinon, c’est d’abord une prise en considération et une sensibilisation ».

Le Vendée Globe finance t-il ces capteurs ?

A.L : « Dans un premier temps, nous inviterons chaque propriétaire de bateau à participer à ce financement : les capteurs représentent un pourcentage très limité du coût du bateau. Le Vendée Globe, à travers notre nouvelle Fondation, va financer la collecte et la gestion des données avec les chercheurs de l’Unesco ».

Est-ce pour cela qu’a été créé la Vendée Globe Fondation ?

A.L : « C’est notamment pour financer le travail que nous engageons avec les chercheurs de l’Unesco. Mais nous irons aussi sur d’autres sujets de recherche comme la connaissance fondamentale des océans. Nous connaîtrons mieux cet espace, qui représente 70% de de la planète. Mieux nous la respecterons. C’est ça l’objet de ces recherches. Nous orienterons nos financements sur les travaux de recherche Unesco et hors Unesco ». 

Comment fonctionne concrètement le partenariat avec l’Unesco ?

A.L : « Ce partenariat est une première. C’est un engagement qui ne fait que commencer. Pour nous, l’Unesco sera une marque internationale qui nous permettra de véritablement inscrire nos engagements environnementaux bien au-delà de notre petite Vendée ou de notre grande France. Nous souhaitions que ce soient des engagements connus à l’international. L’Unesco sera bien sûr présente sur les villages et nous allons progressivement voir quel type de partenariat nous pourrons construire. Mais ce n’est pas un partenariat financier, hormis sur la partie recherche et développement des données qui vont être remontées ». 

Avez parlé de vos engagements environnementaux avec le partenaires des bateaux ou du Vendée Globe ?

A.L : « Il y a, bien sûr, des discussions pour ce qui va concerner les bateaux, car les sponsors peuvent y être associés ou armateurs. Nous sommes aussi dans un processus où nous avons besoin de convaincre. Ces discussions ne sont pas toujours simples : les entreprises connaissent bien ce qui est déjà pratiqué mais sans doute un peu moins bien ce que nous souhaiterions développer. Il y a également des discussions partenariales avec la SNCF, la région et l’agglomération pour faciliter les déplacements ou encore le traitement des déchets avec Trivalis. Effectivement, nous mettons beaucoup de monde autour de la table. (…) Cette charte concernera tous ceux qui participeront au village. »

La mise en place de ces engagements est-il un moyen de démarquer le Vendée Globe des autres courses ? 

A.L : « Non, nous n’avons pas l’intention de nous démarquer. Nous souhaitons juste être une course responsable. Biologiste de formation, je sais combien notre planète est fragile. Je sais aussi combien l’humanité peut avoir des impacts. Il suffit d’y réfléchir ensemble pour faire mieux. Je souhaite que le Vendée Globe puisse marquer cette différence, que ce soit “la course la plus observée”, mais aussi “la course qui a le plus d’intention à protéger, sensibiliser et être attentif aux océans“ ».  

Le Vendée Globe pourrait-il, au nom de ses engagements, exclure une entreprise partenaire ?

A.L : « Pour l’instant, nous n’en sommes pas là. Aujourd’hui, il s’agit surtout de sensibiliser. Tous ceux qui vont nous rejoindre devront comprendre l’enjeu et la philosophie que nous sommes en train de développer. Ils sont très nombreux. Parmi nos sociétés partenaires aucune ne sont suffisamment irresponsables pour ne pas comprendre les objectifs que nous nous fixons pour cette course. »

Propos recueillis par Killian Tanguy
© SportBusinness.Club Février 2024

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