Il vole vers New-York. Actuellement au cœur de la flotte, Sébastien Simon navigue direction New-York (Etats-Unis) dans The Transat CIC dont le départ a été donné dimanche 28 avril de Lorient (Morbihan). Sur l’Imoca Groupe Dubreuil, le skipper profite de ses foils pour voler sur les eaux et être ainsi en adéquation avec les deux compagnies aériennes inscrites sur ses voiles : Air Caraïbes et French Bee. Ce sont deux marques du groupe industriel français aux activités très diverses. « Jusqu’ici nous avons été plutôt discrets, mais il nous a semblé judicieux pour les cent ans du groupe de nous montrer un peu, » confie Pierre-Henri Dubreuil, président de l’entreprise éponyme.
Né il y a donc un siècle à La Roche-sur-Yon (Vendée) la société familiale Dubreuil est passée d’une petite épicerie à un groupe présent dans sept métiers, de la distribution automobile, de poids lourds, d’engins agricoles ou de BTP en passant par l’hôtellerie et, depuis le début des années 2000, le transport aérien. Le groupe possède cinq Airbus… et dont d’un monocoque de course désormais.
« Nous sommes arrivés dans la voile via un petit partenariat avec Arkea-Paprec, raconte Pierre-Henri Dubreuil. L’engouement autour des courses était incroyable et l’univers de cette discipline nous correspondait pour différents aspects : populaire, sain, sans triche. Les skippers prennent des risques : nous aussi ». Mais rapidement, les dirigeants avouent une certaine frustration de ne pas être majoritaires et décisionnaires dans les choix sportifs.
Une communication interne
La voile apparaît comme un bon outil pour fédérer en interne 6 500 collaborateurs répartis dans 40 filiales. « Tout s’est passé le 20 mai 2023, se souvient le dirigeant. J’ai appelé Sébastien Simon, qui était libre après avoir navigué sur Arkéa-Paprec, et nous sous sommes mis d’accord sur un projet ». Le groupe Dubreuil met ainsi le cap sur le Vendée Globe 2024, et sans doute aussi la Route du Rhum 2026. « Ce bateau sera un fil rouge pour nous, et nous feront le bilan après le Vendée Globe,» indique Pierre-Henri Dubreuil.
Un bilan, mais sur quels critères ? « C’est une bonne question, avoue-t-il. La famille m’a regardé avec de gros yeux quand j’ai annoncé cet engagement. Maintenant on regardera les retombées sur la motivation interne, l’adhésion des collaborateurs. Et la famille jugera ensuite ». En bon dirigeant, Pierre-Henri Dubreuil se donne aussi les moyens. « Nous voulons que le bateau soit aux avant-poste : nous sommes des compétiteurs, affirme le Pdg. Mais dans le sport comme dans les affaires il faut rester humble ».
S’il a le “mandat de la famille” sur ce projet, le patron du groupe assure procéder à “une gestion prudente”. Après l’achat du bateau, pour environ 5 millions d’euros, le coût de l’écurie est estimée à “une grosse poignée de millions d’euros.” Toujours installé en Vendée, Le groupe Dubreuil a donné son nom au bateau de Sébastien Simon. Mais ce sont les deux marques grand public qui s’affichent sur les voiles : Air Caraïbes et French Bee. Une de chaque côté. « A nous d’exploiter le meilleur côté,» plaisante Pierre-Henri Dubreuil.
Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Avril 2024