5 novembre 2024

Temps de lecture : 1 min

Jean Le Cam: “Arrêtons de construire de nouveaux bateaux !”

« Et si l’on arrêtait de construire de nouveaux bateaux ! » Jean le Cam aime bien provoquer, mais là, le navigateur qui prendra dimanche 10 novembre le départ du Vendée Globe, est sérieux. Avec Eric Bellion, également candidat à la course autour du monde, il a, mardi 5 novembre 2024, pourtant expliqué devant les journalistes pourquoi les deux skippers s’étaient concertés pour… construire ensemble leur nouveau bateau respectif. Des “Sisters Ships”.

« C’est un projet assez miraculeux, raconte Eric Bellion. Cette mutualisation des moyens nous a permis de construire notre propre bateau alors que cela est très difficile pour des petites structures comme les nôtres ». Bateau neuf, oui, mais selon un cadre précis. Les deux marins ont fait le choix de la “simplicité” avec un monocoque “au design sobre et sans foils”. Des choix à l’opposé d’une partie de la flotte engagée dans la course à l’innovation avec des budgets qui explosent. « Nos bateaux nous ont couté un million d’euros de moins et ont permis de réduire de 32% les émissions de CO2,» avance Eric Bellion.

Sobriété ou innovation ?

« Nous sommes dans l’air du temps des entreprises qui font au mieux avec ce qu’elles ont, assure Jean Le Cam. J’ai déjà proposé à la Classe Imoca d’arrêter de construire de nouveaux bateaux. Ce pouvait être une réponse aux problématiques de développement durable. Un bateau neuf, finalement, ça n’a plus de sens ». Eux en ont pourtant construit deux. « Mais, ils ont été réalisés pour durer le plus longtemps possible, pour être durable,» se défend Eric Bellion.

« Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises parlent de sobriété, mais nous nous rendons compte qu’elles sont difficiles à convaincre avec des projets comme les nôtres,» poursuit le skipper qui regrette ces décalages dans les discours. En ralentissant le rythme de l’innovation ou en “étant plus simples”, Eric Bellion estime que les navigateurs seraient gagnants : « Nous pourrions passer plus de temps à naviguer plutôt qu’à aller chercher des budgets toujours plus importants ou à régler des technologies encore plus complexes, » estime-t-il.

Bruno Fraioli, envoyé spécial aux Sables-d’Olonne
© SportBusiness.Club Novembre 2024

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