La carte des sites des Jeux olympiques d’hiver 2030 fait l’objet d’un arbitrage tendu entre deux stations savoyardes. L’option privilégiée pourrait bien relancer une querelle de haute altitude.
Beaucoup d’observateurs estiment encore le projet des Alpes 2030 mal engagé. Le bras de fer entre Val d’Isère et Méribel pour accueillir les épreuves de ski alpin des Jeux d’hiver dans moins de cinq ans semble leur donner raison. Edgar Grospiron, président du comité d’organisation, a exprimé lundi 21 juillet 2025 sa “préférence” pour Val d’Isère. “Le COJOP et toutes les parties prenantes souhaitent intégrer cette station emblématique pour sublimer les épreuves de ski alpin,” indique un communiqué. Rien n’est officiel : la décision finale est attendue à l’automne.
Cette bascule signerait l’éviction de Méribel. Sa voisine de Savoie avait pourtant été retenue dans la première carte des sites. La station des Allues pouvait se consoler avec les épreuves paralympiques, mais son maire s’y oppose fermement et menace de se retirer du projet. Edgar Grospiron, conscient du problème, reconnaît devoir encore “regarder les options alternatives” pour tenir l’équilibre politique et territorial. De quoi traduire les tensions du dossier.
Des coûts supplémentaires
Le retour de Val d’Isère apparaît comme une victoire symbolique pour Jean-Claude Killy. Natif de la station, artisan des Jeux d’Albertville 1992, le champion des JO de 1968 à Grenoble reste toujours très écouté. Absent du dossier initial, l’ajout du site et de son emblématique piste Bellevarde coûterait 30 millions d’euros supplémentaires dans un budget d’organisation déjà contraint à 2 milliards d’euros. De quoi susciter des inquiétudes.
Avec deux régions contributrices à hauteur de 50 millions d’euros chacune et un État engagé à hauteur de 362 millions d’euros, la vigilance budgétaire reste de mise. La carte des sites, initialement prévue pour juin, a été repoussée après l’été. Elle devra conjuguer exigences sportives, équilibres territoriaux, rigueur économique… et rivalités politiques. Le duel entre Méribel et Val d’Isère illustre à lui seul les arbitrages sensibles qui accompagnent l’organisation de ces Jeux.
