Elie Patrigeon : «Les Jeux ne réussiront qu’avec tous les acteurs»

À près de 1 500 jours de la cérémonie d’ouverture, le Comité d’organisation des Jeux des Alpes 2030 accélère. Elie Patrigeon veut mobiliser les territoires et repenser le modèle touristique.

Le temps commence à presser pour les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques des Alpes 2030. Mardi 14 octobre 2025, au Congrès international du tourisme sportif, Elie Patrigeon, directeur Impact, héritage et durabilité du Comité d’organisation, a rappelé qu’à Noël prochain il ne restera que 1 500 jours avant la cérémonie d’ouverture. « Notre travail n’aura de sens que si nous mobilisons tous les acteurs concernés : le Comité d’organisation ne pourra pas tout faire », a-t-il lancé aux professionnels du sport réunis au Palais des Congrès de Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes),

Une de ses missions consiste à associer les populations en amont afin d’anticiper les transformations à venir. « Les Jeux sont un catalyseur d’innovation ; pour la montagne, ils seront un accélérateur de projets,» a-t-il affirmé, évoquant la recherche d’un nouveau modèle pour un tourisme plus diversifié et moins dépendant de la neige. L’ancien directeur général du Comité paralympique et sportif français (CPSF) souligne aussi l’enjeu d’une meilleure inclusivité des stations.

Des sports additionnels autofinancés

Avant cela, une priorité s’impose : convaincre les habitants des vallées concernées. « Il existe un petit déficit d’adhésion, les inquiétudes environnementales et économiques restent fortes, » a reconnu Elie Patrigeon : « Mais le souvenir d’Albertville 1992 demeure positif ; nous allons capitaliser dessus. » Parmi les dossiers pouvant évoquer l’héritage figure la modernisation de la ligne ferroviaire du Briançonnais permettant de gagner une heure de trajet. Ce sera un symbole du désenclavement attendu par la population locale.

Autre sujet majeur : la réduction de l’impact environnemental, notamment lié aux déplacements des spectateurs. Le concept d’ascenseurs valléens reste envisagé. Les sports additionnels, quant à eux, seront choisis selon leur potentiel d’autofinancement. « Ils devront générer leur propre billetterie pour ne pas devenir un coût supplémentaire,» a-t-il précisé. Leur sélection dépendra aussi de leur ancrage dans l’univers montagne et outdoor. « Nous recevons beaucoup de propositions, certaines sérieuses, d’autres plus… exotiques,» sourit-il. Le trail et le gravel, en plein essor, tiendraient la corde : des disciplines capables d’associer performance, nature et participation populaire, dans l’esprit de l’héritage de Paris 2024.