Média. « On est chez les fous !». Le regard noir, Florent Houzot est touché. Le directeur de la rédaction de BeIN Sports ne digère visiblement pas les critiques et les violences proférées par “une minorité” de supporters en Ligue 2. Ceux-ci protestent contre la programmation du multiplex le vendredi soir à 20h. Nouveau diffuseur exclusif et en intégralité du championnat de football le groupe audiovisuel qatari a été, à l’occasion des premières journées, la cible de banderoles insultantes, de dégradations de matériels et même de menaces envers ses commentateurs.
« Avec ces événements, l’image de Bein Sports est totalement salie et dégradée,» a déploré le dirigeant ce jeudi 5 septembre 2024 en marge d’un point presse. Quand une banderole avec l’inscription “Bein Sports tue le football” est brandie en tribune, c’est d’une violence et d’une injustice inouïe. Nous sommes diffuseurs. Nous avons payé 40 millions d’euros par an et ajoutons 10 autres millions pour produire. Si nous n’étions pas là, il n’y aurait même pas de débat autour de la programmation du multiplex car il n’y aura pas de Ligue 2. Nous passons pour les méchants. Je suis triste. Je suis en colère. Je suis déçu ».
Vers une rupture de contrat ?
Face à cette situation, Florent Houzot en appel aux clubs. Selon lui, c’est à eux de soutenir cette programmation, qui selon les supporters ne leur permettrait pas de pouvoir se rendre au stade. « Nous avons échangé avec les clubs en amont de la saison et ils étaient favorables à cette solution, assure le dirigeant. Désormais, pour tous, nous sommes les seuls responsables. Nous avons reçu deux fois les supporters cet été. Nous avons ouvert le dialogue. Néanmoins, nous leur avons expliqué que nous ne pouvions pas assurer un multiplex le samedi soir en raison de nos autres droits ».
Le groupe qatari va désormais profiter de la trêve internationale pour dialoguer à nouveau avec toutes les parties. Bein Sports a cependant fait savoir qu’il ne comptait pas faire évoluer sa position et pourrait même aller jusqu’à exercer un droit de retrait si les supporters venaient à poursuivre leur violence. Au total, pour la seule Ligue 2 BKT, le groupe déboursera 250 millions d’euros sur cinq ans pour la diffuser en France. Au regard du contexte économique du football français, pas certain que la Ligue de Football Professionnel (LFP) et les clubs puissent s’assoir dessus.
Titouan Laurent
© SportBusiness.Club septembre 2024
