Cyclisme. Dans les secrets de la production TV des Mondiaux 2025 au Rwanda
Deux sociétés suisses sont aux manettes du signal international des championnats du monde de cyclisme sur route 2025 organisés à Kigali. La télévision rwandaise co-produit.
Organisation. Hélicoptères kényans, motos de la police rwandaise et avions relais européens. A Kigali, jamais la production audiovisuelle de championnats du monde de cyclisme sur route n’avait été à autant de contraintes. Pour cette édition 2025 organisée au Rwanda du 22 au 28 septembre 2025, c’est l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER) qui est aux manettes. La structure est chargée de produire le signal international envoyé à l’ensemble des diffuseurs de la planète. L’UER s’occupe aussi des services aux détenteurs de droits, notamment l’installation des postes commentateurs et de la zone mixte.
En parallèle, l’Union Cycliste Internationale (UCI), propriétaire de l’événement, a mandaté une autre société de production, les suisses d’Actua Sports dont les dirigeants sont d’anciens collaborateurs de l’UER. « Le défi est important, confirme Marc Stanislas, producteur exécutif. Ainsi, le Rwanda ne disposait pas d’avions relais pour les images. Nous les avons fait venir d’Europe. Ils ont mis une dizaine de jours pour arriver en raison de nombreuses escales nécessaires pour se ravitailler en carburant. C’est pareil pour les hélicoptères : eux viennent du Kenya voisin. Pour les motos, il a fallu négocier avec la police locale afin qu’ils nous prête sept. Nous sommes dans l’adaptation. Les autorités ont bien coopéré et tout se déroule finalement très bien ».
Jean-Maurice Ooghe à la baguette
La production dispose également d’un drone rwandais. Au Pays des Milles Collines, la régulation autour de cet technologie est très stricte : certaines zones du tracé, sensibles, n’ont pas le droit d’être survolées. « C’est parfois le cas en France durant le Tour,» nous a-t-on confié. L’UER et Actua Sports bénéficient du support de Rwanda Broadcasting Agency (RBA). L’entreprise locale est à la coproduction des images. Elle fournit un camion régie, de nombreuses caméras et une trentaine de techniciens.
« C’est un travail main dans la main, assure Marc Stanislas. Nous sommes aussi là pour leur partager notre façon de travailler. Il y aura un héritage pour eux » Au total, une petite centaine de personnes œuvre pour produire la couverture audiovisuelle des Mondiaux de cyclisme. La réalisation des images des courses a été confiée à Jean-Maurice Ooghe, ancien réalisateur du Tour de France pour France Télévisions de 1997 à 2019. Ce professionnel de 73 ans a multiplié les repérages ces derniers mois afin d’identifier les points d’intérêts à filmer autour du parcours.
Le contrat liant l’UER à l’UCI court jusqu’en 2027. L’accord couvrira donc les championnats du monde pluridisciplinaires organisés en Haute-Savoie. L’an prochain, pour les Mondiaux 2026 à Montréal l’UER devrait jouer un rôle plus discret. Au Canada, le comité d’organisation dirigé par Joseph Limare souhaiterait collaborer avec les entités engagées depuis plusieurs années dans l’organisation des Grands Prix Cyclistes de Québec et de Montréal a-t-on indiqué à SportBusiness.Club.