Le circuit Paul-Ricard (Var), ex-hôte du Grand Prix de France de Formule 1 entre 2018 et 2022, reste dans la tourmente. Le parquet de Marseille a ouvert en 2023 une enquête pour favoritisme et détournement de fonds visant le Groupement d’intérêt public (GIP) chargé de l’organisation. En parallèle, la Chambre régionale des comptes (CRC) doit publier un rapport très attendu. Au cœur du dossier : une dette estimée à 35 millions d’euros que les collectivités locales peinent à se répartir.
Le retour de la F1 en France après dix ans d’absence s’était construit sur un montage public impliquant la région Sud, le département du Var, et les métropoles de Toulon et Nice. Pour rassurer les partenaires, la région avait promis de couvrir un éventuel déficit. Une promesse depuis oubliée. « Il n’y a eu aucune alerte sur les comptes pendant des années», regrette Jean-Louis Masson (LR), président du département du Var.
Réveillon à Courchevel
Un audit du cabinet Fidal, réalisé en 2023, a mis en lumière une gestion discutable : salaires élevés, missions floues, marchés attribués sans appel d’offres clair. Le principal bénéficiaire est le cabinet d’avocats CPC, dirigé par un proche de Christian Estrosi (Horizons), maire de Nice et président du GIP. C’est lui qui avait relancé le projet et garanti la viabilité financière de l’événement.
Des dépenses jugées somptuaires interrogent aussi. La députée UDR Christelle D’Intorni évoque des factures de stylos Montblanc, stages de pilotage et séjours en hôtels de luxe, dont un réveillon à Courchevel. Le GIP parle d’un “Business Club”, mais refuse de transmettre les justificatifs. « Tout est fait pour cacher les bénéficiaires», dénonce la députée.
Le liquidateur Bernard de Froment attend la validation des comptes 2023 et 2024 pour trancher sur la répartition finale. Christian Estrosi, de son côté, reste discret, en attendant le rapport de la CRC. Mais il ne renonce toujours pas à l’idée d’un retour de la F1 au Castellet. (Avec AFP)
© SportBusiness.Club – Juin 2025