3 mars 2024

Temps de lecture : 3 min

Jean-Claude Blanc: “Les talents français doivent aller se frotter aux franchises américaines”

Président du jury de la 20e édition des Trophées Sporsora, Jean-Claude Blanc, le président d’Ineos Sport recommande aux jeunes professionnels du marketing sportif en France d’aller chercher l’expertise internationale, auprès des grands clubs de football ou des franchises des sports US. L’ancien patron d’Amaury Sport Organisation et du Paris Saint-Germain, interviewé mercredi 28 février 2024 après la cérémonie, estime que les Jeux de Paris 2024 est “une chance absolument formidable” pour le marché français.

Quel regard avez-vous sur le palmarès de ces Trophées Sporsora ?

Jean-Claude Blanc : « J’ai été impressionné par le volume des dossiers présentés et par leur qualité, de tous : ceux qui ont gagné et les autres. Cela prouve la vitalité de l’écosystème du sport français et de son vivier d’annonceurs et d’entreprises qui soutiennent le sport. C’est le cas pour toutes les disciplines, les sports valides ou l’handisport. C’est aussi pour les agences, les organisateurs. Je suis vraiment fier de faire partie de cette communauté. (…) Après une année 2023 exceptionnelle, avec la Coupe du monde de rugby, cela va nous permettre d’avancer dans cette année 2024 qui sera elle aussi tout à fait exceptionnelle ».

Vous avez une vision internationale du marketing sportif. Quel est le niveau de la France dans ce marché mondial ?

J.-C. B. : « Ils ont ils sont très bons… pour la France. Mais, comme d’habitude on a parfois un peu le mal à s’exporter. Il faut continuer à s’ouvrir, à former des jeunes, à attirer des talents internationaux dans nos structures en France afin de les rendre plus globale. Il faut aussi ne pas avoir peur de partir comme le font les athlètes pour s’entraîner ailleurs, avec des autres coachs. (…) Il faut que les “exécutifs du sport” aillent se frotter aux clubs anglais, italiens, aux franchises américaines, dans le but de ramener un savoir-faire complémentaire en France et de continuer à faire vivre ce talent français qui attire année après année de grandes organisations sportives dans ce pays ».

Existe-t-il une “french touch” selon vous dans l’économie du sport ?

J.-C. B. : « Oui parce que chaque grand événement développe son lot de talents. C’est vraiment un concentré de vie d’entreprise qui se déroule durant les quelques années de préparation d’un grand événement. On voit ces générations, comme après les Jeux olympiques d’Albertville en 1992, la Coupe du monde de football en 1998. Il y en aura une avec Paris 2024. Toute cette expertise vient créer des entreprises, nourrir les organisateurs, nourrir les clubs. Nous sommes dans une phase de transmission. Les équipes passées à Albertville passent progressivement la main. La génération Paris 2024 doit déjà se projeter sur 2030 [et les Jeux d’hiver dans les Alpes]. Elle doit aussi créer des vocations chez les jeunes, les prendre en stage dès maintenant. Tout cet écosystème doit aussi penser aux athlètes qui peuvent être “recyclés” . Ils peuvent venir le nourrir avec leur savoir-faire et leur ténacité. Ils ont vraiment leur place dans toutes les structures. Un athlète bien formé qui s’engage dans le sport peut devenir un “killer application”. C’est ce que l’on a démontré au Paris Saint-Germain handball avec Thierry Omeyer ou Daniel Narcisse et peut-être demain Nico Karabatic. Quand vous placez ces athlètes dans une organisation sportive, derrière le rideau, il peut se passer des choses formidables ».

A moins de six mois du début des Jeux de Paris 2024 que pensez-vous du travail du Comité d’organisation ,

J.-C. B. : « On sent que la pression commence à monter, que ce soit en France ou à l’étranger. Aujourd’hui, il y a tellement d’informations, tellement d’événements, et l’on est plutôt dans l’immédiateté. C’est vrai que l’on a ce côté français pour râler sur les travaux gênants, les billets que l’on ne trouve pas … Mais, comme d’habitude, les Jeux seront un événement extraordinaire. Ils doivent lancer le pays vers les dix ou quinze prochaines années. C’est une chance absolument formidable que tout le monde va vivre ensemble : spectateurs, téléspectateurs, volontaires, acteurs économiques… Les Jeux démontreront que la France est un pays d’innovation et où il y a des talents. C’est un pays où l’on travaille dur et où l’on peut faire vivre des émotions absolument incroyables à tout le monde ». 

Vous dirigez Ineos Sport, une structure unique. Pourrait-elle être dupliquée par d’autres marques ?

J.-C. B. : « Oui, parce que c’est le c’est la démonstration que l’envie d’entreprendre, d’innover, de faire parler entre eux des sports très différents au service de la performance sportive (…), et que vous créez des passerelles entre ces sports,(…), cela créé des choses absolument formidables. Ineos est présent dans le sport pour mettre en valeur cette innovation (…). Nous avons un “gros bébé” qui vient d’arriver avec Manchester United. Cela va venir encore dynamiser tout notre écosystème du sport, mais toujours avec la volonté d’être différent, d’innover, de porter l’émotion partout et puis de partager les savoir-faire et de donner aussi l’opportunité à des entreprises ».

Entretien: Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Février 2024

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