Pour la première fois de son histoire, en 2024, le Tour de France hommes ne se conclura pas à Paris. L’arrivée de la Grand Boucle sera jugée à Nice. Cette année, la capitale de la Côte-d’Azur recevra aussi des matchs du tournoi de football des Jeux olympiques de Paris. Présidente du Comité régional du tourisme “Côte-d’Azur France”, la sénatrice Alexandra Borchio-Fontimp savoure déjà cette année où le sport jouera un rôle important dans l’attractivité de sa région. SportBusiness.Club l’avait questionné à ce sujet en novembre dernier, lors de la présentation de la stratégie touristique de la Côte-d’Azur.
Le sport est-il un levier important pour le tourisme pour la Côte d’Azur ?
Alexandra Borchio-Fontimp : « Le sport et la culture font partie intégrante de l’ADN de notre destination. Il faut l’avouer, c’est aussi grâce à son environnement, une météo particulièrement clémente et un patrimoine naturel exceptionnel. Notre territoire a toujours été une véritable terre de sport, un terrain de jeu idéal que ce soit pour les amateurs ou les professionnels ».
Avoir une image sportive pour un territoire, est-ce une question d’image, un moyen d’aller chercher un nouveau public, ou une source de développement économique ?
A. B.-F. : « Le sport est un vecteur de valeurs qui correspond bien à celles de la Côte d’Azur. Nous sommes une destination familiale, mais nous avons aussi des exigences de performance. Par exemple, le Marathon des Alpes-Maritimes, que nous avons créé il y a une dizaine d’années, est aujourd’hui le deuxième marathon de France. Nous nous étions inspirés du modèle américain et du célèbre marathon de New York. Ici, nous avons 15 000 coureurs chaque année pour ce parcours entre Nice et Cannes. La plupart des coureurs viennent d’ailleurs que de la Côte d’Azur et cela génère donc de l’activité touristique et des séjours sur notre destination. C’est pour cela que nous sommes de fervents défenseurs du sport et que l’on soutient toutes les organisations sportives, quelle qu’elle soit : nous savons que ces événements attirent une clientèle proches des valeurs de notre destination ».
Cette année 2024 sera celle de grands événements sportifs, comme le Tour de France et les Jeux olympiques, qui seront aussi organisés en Côte d’Azur. C’est important ?
A. B.-F. : « Nous avons toujours été associés aux sports de haut niveau. Nous disposons d’infrastructures et d’un environnement naturel favorables à l’organisation d’événements internationaux. Si des organisateurs d’événements, et je pense à la coupe du monde de rugby ou au Tour de France, choisissent la destination Côte d’Azur France, nous, bien entendu, sommes demandeurs pour les accueillir. Si ces grands événements viennent ici c’est aussi parce qu’ils ont confiance : ils savent que nous saurons bien accueillir leurs coureurs, leurs équipes et leur public. Ils seront dans un environnement plutôt apprécié. Nous avons conscience de cette richesse. Nous sommes très demandeurs de ces organisations et nous mettons tout en œuvre pour amener et accueillir dans les meilleures conditions possibles tous ces événements sportifs. Nous espérons pouvoir continuer à le faire ainsi ».
En tant que territoire, avoir une image sportive permet-il d’être différenciant par rapport à d’autres régions ?
A. B.-F. : « Il y a beaucoup d’endroits en France pouvant accueillir des compétitions sportives internationales, mais il est vrai que nous sommes un département avec un superbe littoral et donc nous pouvons prétendre à accueillir des événements utilisant, notamment la Méditerranée. Je pense ainsi à l’Ironman. Notre territoire possède aussi des reliefs, nous sommes un pays avec de la montagne. C’est l’idéal pour des compétitions pédestres ou cyclistes car nous offrons un terrain de jeu idéal. En tout cas, nous ne sommes en concurrence avec personne. Nous profitons seulement de notre patrimoine et, en général, c’est vrai que nous sommes toujours à la recherche d’organisations et d’événements, parce ce que l’on aime les valeurs du sport. La Côte-d’Azur est un territoire quand même assez privilégié. L’exemple idéal c’est l’arrivée du Tour de France [qui cette année sera jugée à Nice], sur la Côte d’Azur, avec une étape monégasque. Je pense que l’organisateur est ravi de venir dans notre destination ».
Regardez-vous aussi vers 2030 et la perspective des Jeux olympiques d’hiver ?
A. B.-F. : « Bien entendu. Ce sera une étape importante pour nous. Nous sommes alliés, j’ai envie de dire, avec tout le Sud-Est de notre pays, avec, bien sûr, notre montagne puisque la région Auvergne-Rhône-Alpes serait partie prenante dans l’organisation des Jeux olympiques d’hiver en 2030. Nous avons, évidemment, un territoire qui est tout à fait approprié à l’organisation de ce genre d’événement. Donc, je soutiens pleinement cette candidature. Je pense ce serait une chance pour notre territoire, mais une chance, tout simplement, pour les Jeux Olympiques ».
Entretien : Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Février 2024
